Les sportifs peuvent avoir des rapports sexuels, même avant une épreuve des Jeux olympiques. L’exercice physique améliore même la qualité du sperme.
Si tu vas à Rio, n’oublie pas ton petit chapeau ! » À l’occasion des Jeux olympiques, 450 000 préservatifs vont être distribués aux athlètes (c’est trois fois plus qu’à Londres en 2012), dont 150 000 féminins. Ce chiffre, émanant d’un porte-parole du Comité de Rio 2016, en juin dernier, montre que les sportifs de haut niveau ne pratiquent pas l’abstinence, même lors de compétitions du plus haut niveau.
Les « petites chemises de Vénus » (nom des préservatifs au Brésil) sont disponibles gratuitement au sein de la polyclinique du Village olympique ou dans l’un des 41 distributeurs installés pour l’occasion. Le laboratoire Polidis, choisi par la Commission médicale du Comité national olympique et sportif français pour Rio, vient d’annoncer qu’il fournira les 3 500 préservatifs « Sortez couverts ! » mis à la disposition de nos athlètes durant toute la durée des épreuves.
Si de telles précautions sont prises, c’est bien sûr parce que la prévention des infections sexuellement transmissibles, et notamment du sida, doit – toujours – rester une priorité. Dans toutes les circonstances. En effet, il est désormais de notoriété publique que les villages olympiques sont des lieux particulièrement « chauds ». Cela prouve bien que, contrairement à ce qui a été longtemps avancé, le sport en chambre n’épuise pas les athlètes (à condition évidemment de ne pas le pratiquer toute la nuit…). De même, personne n’affirme plus que la frustration sexuelle est nécessaire lors des compétitions, car elle augmente le niveau d’agressivité.
Le sport bon pour la fertilité
Certes, il n’y a pas beaucoup de similitudes entre les individus sélectionnés pour les JO et le commun des mortels, en tout cas concernant les pratiques sportives. Mais il en existe une qui vient d’être mise en évidence par des chercheurs de la clinique IVI Bilbao, un des grands centres espagnols de procréation médicalement assistée : l’exercice physique améliore la qualité des spermatozoïdes. C’est ce que montre une étude menée par Marcos Ferrando, Roberto Matorras et Fernando Quintana auprès de 85 donneurs de sperme « normaux » (pas des champions), âgés de 18 à 35 ans et dont les résultats tombent à point nommé (sans doute pas par hasard…).
Ces hommes ont répondu au questionnaire international de l’activité physique (IPAQ), utilisé comme une auto-évaluation standardisée qui aide à quantifier l’activité physique. Ils ont été classés en quatre groupes : faible, modéré, élevé et très élevé. Selon le Dr Fernando Quintana, directeur du laboratoire d’andrologie de cet établissement, « l’activité physique a des effets bénéfiques sur les paramètres du sperme », même s’il n’a pas été possible de déterminer la quantité d’exercice nécessaire pour améliorer la qualité du sperme chez les patients ayant des problèmes de fertilité. Sans attendre les résultats d’autres travaux (notamment sur des athlètes de haut niveau), les spécialistes espagnols conseillent aux hommes ayant des problèmes de fertilité de faire plus de sport. De toute façon, cela ne leur fera pas de mal…