La situation est explosive et les responsables algériens ont de quoi s’inquiéter. Avec un prix du baril qui se stabilise sous les 30 dollars, le sujet est bien sûr à la une des principaux quotidiens d’Alger ce lundi.
On le sait, le pays finance depuis toujours son budget courant par le pétrole et le gaz. Pour 2016, les recettes et les dépenses prévues dans la loi de finances sont basées sur un prix de référence fiscale du brut à 37 dollars et un prix réel du marché à 45 dollars. Ce qui fait dire à de nombreux analystes qu’il faut s’attendre à de fortes perturbations chez nos voisins.
Les indicateurs sont en effet très inquiétants : les réserves de change ont chuté de 35 milliards de dollars en 2015 et on parle d’un déficit budgétaire de 40 milliards de dollars en 2016. De plus, comme le rappelle le quotidien El Watan, depuis le 1er janvier 2016, le prix de l’essence, de l’électricité et du gaz ont augmenté de 30% et les importations de véhicules seront réduites de moitié, sachant que de nombreux budgets d’équipement sont suspendus,
Cette situation n’échappe pas aux médias français notamment France Tv Info qui n’hésite pas à pronostiquer que « le modèle algérien ne peut que s’effondrer, le prix ne couvrant déjà plus les dépenses». Avec un pétrole à 80 dollars, le chômage touchait déjà près de la moitié de la population active et il faut savoir que chaque année, un million d’étudiants sortent de l’université. Le site français conclue : « Sans travail dû au manque d’entreprises et de services, ces diplômés risquent de rejoindre les nombreux laissés pour compte, que cherchent à récupérer les groupes islamistes toujours actifs ».
Alors comment limiter la casse? Pour Nazim Zouioueche, ex-PDG de Sonatrach, l’entreprise étatique qui gère le pétrole et le gaz algérien, il faudrait que le prix reparte à la hausse. Sa solution: provoquer une réunion extraordinaire de l’Opep à l’issue de laquelle tous les pays producteurs annonceront la diminution de leur quota pour redresser les cours.
Mais le technocrate algérien reste réaliste. Il précise, dans l’entretien publié ce matin sur le site Tout sur l’Algérie, que « cela n’est pas gagné : le principal producteur de l’Opep, Arabie Saoudite, considère qu’il est plus important de protéger ses parts de marché que de défendre les prix. Et avec le retour de l’Iran, ce producteur va d’avantage privilégier ses parts de marché ».
En effet, il semble aujourd’hui que la reprise n’est pas d’actualité. Des analystes européens et américains confirmaient ce matin que « la chute sera sans fin ». Les plus optimistes parlent de stabilisation du cours à son niveau actuel.






