Dans une publication sur sa page officielle Facebook, le professeur Azeddine Ibrahimi livre une petite analyse concernant quelques faits de la cinquième vague européenne.
« Je ne pensais pas en mars 2020 que le Maroc parviendrait à tout cela face à la pandémie. Grâce à cette démarche et les efforts de tous les Marocains, le Royaume gagne dans la compétition internationale à tous les niveaux. Je suis fier que mon pays ait atteint un taux de croissance d’environ 5,5% en pleine pandémie », écrit Mr Ibrahimi.
Le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre du Comité scientifique et technique de la vaccination évoque la valorisation du choix du vaccin Sinopharm. « Malgré la sous-estimation de beaucoup, plus de deux milliards doses ont été utilisées dans le monde. Et après son approbation par l’Organisation mondiale de la santé, la plupart des pays adoptent Sinopharm. Quant à la France, elle peut rejoindre le manège quand bon lui semble, surtout après l’homologation complète du vaccin par divers pays comme la Chine, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis ».
Le Pr se penche vers l’Europe et analyse sa situation actuelle. « Ce qui se passe au Danemark, en France et en Grande-Bretagne peut préfigurer ce qui pourrait se passer au Maroc ». Il a également rappelé que la gestion proactive de crise repose sur la lecture et la possibilité des pires scénarios.
Sa lecture des données initiales montre que cette vague sera différente des autres, parce que c’est la première vague du même type. C’est aussi la première confrontation sans mesures de précaution, ce qui engendre donc une forte augmentation du nombre de contaminés. Et enfin, c’est la première vague qui touche différents pays avec de grandes disparités dans les taux de personnes vaccinées, jusqu’à doubler entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Le résultat est que l’Europe est à nouveau divisée en deux « camps ».
Selon Ibrahimi, le camp de l’Est et ce qui se passe en Russie, Roumanie, Hongrie et Allemagne de l’Est, où les taux de vaccination ne dépassent pas 30 et 40%, le chiffre donné par l’Organisation mondiale de la santé est choquant, et a parlé de 500 000 morts en Europe pendant cette vague. Les deux tiers des victimes seront en Hongrie, Roumanie et Russie.
En Europe de l’Ouest, malgré l’absence de toute mesure de précaution et le nombre élevé de contaminés, les taux d’entrée en convalescence et de décès restent stables et bien meilleurs que la quatrième vague. Et ce, sans aucune mesure de précaution et aucune restriction de mobilité.
« Je vois beaucoup d’espoir dans ce qui se passe en Europe occidentale, malgré la cinquième vague. Toutes les données de ces pays indiquent que nous approchons du stade de la coexistence avec le virus, comme cela se passe avec le virus de la grippe. Et pour rappel, à chaque saison automne et hiver il y a des vagues et une large propagation de la grippe et l’infection de nombreuses personnes par la grippe. Mais puisque nous vaccinons et protégeons les groupes vulnérables, nous sommes capables d’affronter le virus et la maladie sans pression sur notre système de santé et sans restrictions institutionnelles. Bien que les vaccinations Contre la grippe ne protègent pas contre la propagation de la maladie, le vaccin protège les gens des cas critiques de grippe », fait savoir Ibrahimi.
Cependant, en comparant le Maroc avec des pays comme la France, l’Espagne et le Portugal dans lesquels il y a une grande différence, tous ces pays ont atteint le taux de vaccination de la population à 80%, alors que le Maroc n’a atteint que 62% de la population.
« Aujourd’hui nous devons rester fidèles à notre démarche volontariste en tirant les leçons et les enseignements des pays qui nous précèdent face à la cinquième vague. Le Maroc se prépare à affronter toute vague éventuelle », estime-t-il.
Ibrahimi lance un appel à a population à travers ce message et l’incite à se faire vacciner pour se protéger.