Bachir ben Barka, fils de Mehdi Ben Barka enlevé 29 octobre 1965 à Paris, estime qu’il est temps de chercher la vérité au sujet de la disparition de son père, décidant ainsi de faire renaître le « Comité pour la vérité dans l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka’’.
‘’Parce que cinquante ans, ça suffit. Le comité avait suspendu ses activités dans les années 1970, dans l’espoir que justice puisse être faite. Elle ne l’a jamais été. La famille de Mehdi Ben Barka, sa veuve, ses fils et ses filles, ses neveux ont estimé qu’il était temps de passer à une action plus large que la procédure judiciaire, plus médiatisée, plus directement adressée aux gouvernements, a-t-il déclaré au Monde.
Bachir Ben Barka, 64 ans, maître de conférences en mathématiques appliquées à l’IUT de Belfort-Montbéliard, ne veut plus entendre parler de la raison d’Etat qui ne ‘’cesse de nous être opposée’’. Selon lui, les éléments d’information existent, aussi bien au Maroc, ‘’où des témoins et des acteurs directs de cet assassinat sont encore en vie et refusent de parler’’, qu’aux Etats-Unis, où ‘’les dossiers de la CIA sur l’affaire sont volumineux’’. Quid de la France enfin, où ‘’le secret défense a toujours empêché la divulgation des documents permettant d’analyser le degré d’implication de l’Etat et des services secrets’’.
Apres avoir relaté les circonstances de la disparition de son père, Bachir Ben Barka affirme : ‘’Oui la colère m’habite depuis cinquante ans’’.
Bachir, qui avait 19 ans à l’époque des faits a décidé ainsi de relancer les activités, interrompues depuis les années 1970, du Comité de vérité, notamment rejoint par le magistrat Louis Joinet, l’avocat Guy Aurenche, l’homme politique Pierre Joxe, l’historien Gilles Manceron, le philosophe Régis Debray, l’actrice Josiane Balasko, le cinéaste Serge Le Péron.
Reproduction de la lettre adressée par Mehdi Ben Barka au cinéaste Georges Franju, peu avant son assassinat :