La Banque mondiale estime dans son diagnostic sur le secteur privé au Maroc que l’aéronautique est en pleine croissance et est vecteur d’emplois et d’investissements, mais est confrontée à plusieurs défis, qui l’empêchent de créer des liens entre les équipementiers, les grands fournisseurs et les petites entreprises nationales.
Selon le rapport de la Banque Mondiale (BM), l’industrie aéronautique marocaine s’est considérablement développée durant les 15 dernières années, ce qui lui permet de se positionner sur un marché très concurrentiel et de constituer l’un des secteurs émergents du pays en matière de croissance et de création d’emplois.
« On s’attend à ce que d’ici 2020, ces écosystèmes industriels représentent 23.000 emplois, portent le chiffre d’affaires à l’exportation à 1,6 milliard de dollars et le taux d’intégration locale à 35%, et [qu’ils] attirent plus de 100 nouveaux fournisseurs », souligne le diagnostic.
Le même document évoque le problème du foncier et la demande croissante de terrains autour de Casablanca, « cette région est très attrayante en raison de sa proximité avec d’autres entreprises aéronautiques, ainsi qu’avec le port et l’aéroport…En conséquence, les prix ont fortement augmenté, affectant principalement les petites entreprises ».
Dans ses recommandations, la Banque mondiale avance que les solutions à ce problème doivent être étudiées, y compris la possibilité de trouver d’autres emplacements, comme la zone franche de Tanger, qui offre des prix compétitifs mais également la proximité de l’aéroport et du port Tanger Med : « Un programme d’incitation pourrait être envisagé pour inciter les entreprises à s’installer à Tanger », indique-elle.
La BM rappelle également la problématique des coûts de transfert, qui sont élevés pour les investisseurs étrangers et pourraient être prohibitifs pour certaines entreprises. Ces coûts comprennent entre autres celui du transfert des machines et des ensembles de travail dans un autre pays, ainsi que le coût de l’installation des machines et de la formation des nouveaux employés à leur utilisation ou les frais d’expatriation.
Pour conclure, le rapport met la lumière sur les problèmes liés au financement « pour bénéficier de subventions, les entreprises et entrepreneurs locaux sont tenus de travailler avec les banques marocaines. Toutefois, celles-ci ne fournissent pas de soutien à l’investissement ou à la trésorerie, imposent des taux d’intérêt élevés et exigent des garanties importantes. Cela crée un obstacle majeur à l’entrée de nouvelles entreprises dans le secteur aéronautique ».