Ce 14 Juillet 2021, Najiba Jalal, présidente de l’association Bayt al Hikma a adressé un courrier à l’Ambassade des États-Unis d’Amérique à Rabat, dont Barlamane.com détient une copie. Dans cette lettre, l’association revient sur la sortie de Ned Price, le porte du département d’Etat US liée aux affaires Raissouni/Radi. En voici le texte intégral :
« À l’Association Bayt Al-Hikma, nous accordons beaucoup d’importance à l’historique et l’excellence des relations entre les Etats-Unis et le Maroc. Nous nous étonnons donc, de la déclaration du porte-parole du Département d’État américain au sujet du verdict dans l’affaire concernant Souleymane Raissouni.
Si tout un chacun, à titre personnel, a le droit d’exprimer son point de vue, il nous semble opportun de signaler qu’une appréciation hâtive, sous une forme de parti pris, ne sied aucunement à un haut responsable qui plus est fait une déclaration au nom des États-Unis d’Amérique.
En effet, pour Bayt Al Hikma le porte-parole de la diplomatie américaine a outrepassé ses prérogatives en s’en prenant à la Justice marocaine qu’il s’est permis de juger partiale dans un dossier qui concerne deux justiciables marocains.
Notamment, en la personne de Souleymane Raissouni, poursuivi dans le cadre d’une affaire de viol dont la victime présumée est Adam, également citoyen Marocain. À la base, Raissouni, journaliste de son état, est poursuivi dans le cadre d’une affaire qui relève du droit commun, et pas pour une quelconque autre raison.
D’ailleurs, au niveau de notre Association, nous avons suivi le dossier et nous nous sommes toujours astreints à ne pas confondre les genres. En appelant à un traitement équitable dans le respect total des droits de toutes les parties. Sans discrimination et sans se référer au statut de l’une ou de l’autre partie. Alors même que d’autres voix ont tenté l’inversion des rôles dans cette affaire. Sachant que la Justice est une et indivisible selon les Conventions internationales.
Partant de ce postulat, nous estimons que, dans le fond comme dans la forme, la déclaration du porte-parole du Département d’État Américain n’est pas appropriée.
En effet, son « avis » déroge aussi à la bienséance diplomatique devant régir les relations entre États souverains. Une bienséance qui exige, vous en conviendrez, le respect mutuel entre deux États que lient des relations bilatérales dont ils fêtent deux siècles d’ancrage où le diplomatique rime avec l’économique, et l’historique se greffe au stratégique.
Ceci étant, surpris par ces déclarations, nous rejetons, au niveau de Bayt Al Hikma, toute ingérence, de quelque partie que ce soit, dans les affaires internes de notre pays. Encore moins, une quelconque forme d’immixtion dans la Justice marocaine. Une Justice qui, par la force de la Constitution du Royaume du Maroc, est indépendante et ne pourrait, dès lors, subir les pressions étrangères.
Aussi, estimons-nous que, au regard du déroulement de l’affaire, les Instances judiciaires du Royaume se sont faites fortes de souligner que toutes les conditions requises pour l’impartialité ont été réunies. Et ce n’est pas l’avis d’une partie qui devrait prendre le dessus sur les droits de l’autre partie.
L’association Bayt Al Hikma accorde une grande importance à l’excellence des relations entre nos deux pays, et reste ouverte pour toute action qui permettrait de construire un dialogue durable, continu, qui nous permettra à l’avenir, d’échanger, et de mener des actions communes sur les sujets nécessaires au bon fonctionnement de notre société et du vivre ensemble.
Recevez, Monsieur le Chargé d’Affaires, l’expression de nos respects ».