Le Panel Scientifique Consultatif de Haut Niveau de l’Initiative Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) a appelé, à Benguerir, à « mettre la question agricole au premier plan des préoccupations politiques et économiques » , tout en insistant sur la nécessité de renforcer la recherche et l’innovation agricoles.
Dans ses conclusions et recommandations présentées lors de la 2ème Conférence annuelle ministérielle de l’Initiative AAA, à l’issue de la Journée Scientifique organisée à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), le Panel, constitué d’éminentes personnalités scientifiques et d’experts internationaux et africains, a plaidé pour des «programmes ambitieux de développement d’une agriculture climato-intelligente permettant aux agriculteurs et au secteur alimentaire de, simultanément, accroître la productivité, améliorer la résilience, gérer les ressources naturelles plus durablement afin de garantir la sécurité alimentaire, faire progresser les économies agricoles africaines le long de la chaîne de valeur, absorber la main-d’œuvre excédentaire et employer les jeunes productivement».
«A la question de savoir si l’Afrique sera en mesure d’assurer sa sécurité alimentaire à une échéance raisonnable, nous avons répondu Oui…Mais », a fait savoir le Panel, expliquant que «cette réponse optimiste par certains côtés mais nuancée est la résultante de diagnostics faits au niveau continental et d’hypothèses sur la capacité de nos pays de surmonter certains challenges en matière de production et de productivité agricoles dans le contexte de changements climatiques inéluctables». Ainsi, le Panel a invité les pays à «considérer le rôle important que peut jouer le commerce régional pour améliorer la sécurité alimentaire et pour faire face aux défis du changement climatique» rappelant que «l’ouverture et le bon fonctionnement des marchés dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale (ZLECA) sont essentiels pour permettre davantage d’investissements dans l’agriculture afin de garantir une augmentation conséquente de la production et de la productivité agricoles».
Le Panel s’est, en outre, dit satisfait de constater qu’après des années de négociations, la COP22, tenue à Marrakech, que le Maroc a voulu «COP de l’Action» et «COP pour l’Afrique», a marqué «un tournant décisif et historique permettant à l’agriculture de conquérir la place qui lui sied dans l’agenda international sur le changement climatique». Ainsi, «En mentionnant explicitement l’agriculture et la sécurité alimentaire dans la Proclamation de Marrakech, la communauté internationale reconnaît l’urgence d’agir pour préserver le bien-être des agriculteurs qui sont sur la ligne de front face aux menaces et aux impacts du changement climatique », a souligné le Panel, notant que cet acquis précieux doit être consolidé par la Fondation AAA, en renforçant ses activités de plaidoyer en faveur de l’adaptation de l’agriculture africaine dans les COPs et les organes et comités spécialisés de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.






