Le chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane a affirmé que sa relation avec le roi Mohammed VI ne souffre d’aucune ambiguïté, et que si le chef de l’Etat lui demandait de s’en aller, il le ferait.
« Si Sa Majesté le roi me demande de partir, je m’en irai, la Constitution est claire là-dessus et ma relation avec est basé sur le respect », a déclaré Benkirane au quotidien « Akhbar Al Yaoum ». Ce dernier s’est fait l’écho, ce vendredi, de l’article publié par Jeune Afrique qui, citant un proche du souverain estime que pour la première fois, Mohammed VI a laissé début juillet filtrer son mécontentement à l’encontre d’un chef du gouvernement qui, tout en jurant de sa loyauté envers la monarchie, « se comporte en opposant le week-end venu, lors des réunions et meetings du PJD ».
Dans la ligne de mire : les récentes déclarations de Benkirane sur « les deux gouvernements », celui qu’il dirige et celui dont le Palais tirerait, selon lui, les ficelles, et sa énième sortie contre le PAM, parti fondé par le conseiller du roi, Fouad Ali El Himma, dont il réclame désormais la dissolution pure et simple, souligne l’hebdomadaire.
À cela s’ajoutent « les agaçantes indiscrétions » du Premier ministre islamiste, s’indigne la même source : « Sa Majesté n’apprécie pas que l’on divulgue le contenu de ses entretiens, encore moins celui de ses gestes privés » – allusion à la « révélation » par Benkirane d’un cadeau (une montre) offert à sa mère par le roi. On ne le cache plus au Palais : celui dont le mandat de secrétaire général du PJD expire, en principe définitivement, en ce mois de juillet (le congrès du parti a été reporté à l’après-législatives et il n’est pas exclu que les statuts soient amendés pour lui permettre de se représenter), est en sursis, écrit Jeune Afrique.
« Mes valises sont prêtes et je suis prêt à quitter le gouvernement à tout instant », a d’ores et déjà répondu l’intéressé, lequel précise qu’il restera fidèle au roi… « même s’il me jette en prison ». Déclaration jugée « particulièrement irresponsable » par l’entourage royal, conclut l’hebdomadaire français.
Une source proche du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a confié au quotidien Akhbar Al Yaoum que ces informations s’inscrivent « dans le cade de la guerre médiatique, ce qui est prévisible de la part de certains adversaires » qu’il n’a pas identifiés.
Un commentaire
En tout cas le discours ou les interventions du Premier ministre en toutes circonstances doivent être finement pesés et tournés dans les sens avant de les lâcher.