Faire de la promotion de son bilan politique sur le registre social un cheval de bataille lors des échéances électorales, alors que ce sont des mesures royales telle l’INDH qui ont permis à la population d’améliorer leurs conditions de vie, c’est l’objectif du gouvernement Benkirane qui veut se montrer soucieux de répondre aux aspirations socio-économiques des classes sociales démunies, car constituant un réservoir de voix devant permettre au PJD de se faire l’économie d’un éventuel « vote sanction » aux législatives du 7 octobre prochain.
Mais, si depuis l’avènement de l’actuel exécutif, le chef de gouvernement n’a cessé de vouloir s’attribuer les mérites des réalisations présumées de son cabinet, sur le registre social, il n’en demeure pas moins que la politique de redressement sociale a été le fruit d’un long processus politique mis en œuvre, d’une manière progressive, suivant une approche fondée sur le principe de proximité et d’ancrage de mécanismes d’intégration sociale.
En effet, les avantages sociaux octroyés dans le cadre de l’INDH ont tendance à marquer les esprits des citoyens au grand dam des initiatives du gouvernement, vu que les populations ciblées font plus confiance aux projets et initiatives royales, ayant induit un effet d’entrainement sur les programmes publics de solidarité et de lutte contre la pauvreté et la précarité sociale.
Programmes des aides directes octroyées par le gouvernement
dans le cadre de ce processus, le gouvernement a entrepris une politique sociale axée, entre autres, sur l’octroi des aides directes au profit des classes démunies matérialisées par les programmes « Tayssir » (visant la lutte contre la déperdition scolaire, lancé durant l’année scolaire 2008-2009, avant d’être redynamisé en 2012, par l’actuel gouvernement). Il a également lancé « Daam » (aide directe aux veuves en situation précaire ayant en charge des enfants orphelins et « Ramed » (régime d’assistance médicale, ayant été conçu en 2002, dont le coup d’envoi a été donné, le 26 mars 2012,ainsi que l’augmentation des montants des bourses en faveur des étudiants (entré en vigueur depuis la rentrée universitaire 2014-2015).
L’étendue du gain social depuis la mise en œuvre effective de l’ensemble de ces programmes par l’exécutif, a connu une nette progression, en faveur de 482.138 bénéficiaires, dont 56.000 veuves nécessiteuses, 330.000 étudiants et plus de 828.000 élevés.
Limites fonctionnelles des aides du gouvernement
Bien qu’elles soient destinées à l’amélioration de la situation sociale des franges en situation de précarité, les aides directes octroyées par les pouvoirs publics ont enregistré des disparités entachant leur répartition entre les régions.
Dans ce cadre, le programme « Daam » a beneficié à 2471 femmes à Fès, 1707 à Settat, 1624 à Meknès, 1352 à Beni Mellal, 1325 à Oujda, 1300 à Khemisset, 1270 à Tanger, 1254 à Khouribga, 1223 à taounate, 1186 à Fkih ben Saleh, 1092 à Tétouan, 979 à Er-Rachidia. Il en est de même pour 886 à El Hoceima, 880 à Berkane, 792 à Azilal, 773 à Zagora, 748 à Midelt, 669 à Rabat, 650 à Boulemane, 450 à Tinghir, 436 à Benslimane, 382 à Chefchaouen, 348 à Ifrane, 273 à Sidi Ifni, 200 à Bouarfa et 163 à Fahs Anjra. Cependant, ce programme n’a pas été, jusqu’à présent, concrétisé dans la région de Marrakech Safi, dans la mesure ou les dossiers de 7952 veuves sont toujours en cours de traitement par la commission nationale ad hoc.
Par ailleurs, les prestations du programme « Tayssir » profitent, à titre indicatif, à 47.000 élèves à Oujda, 43.788 à Zagora, 35.924 à Sidi Kacem, 32.900 à Chichaoua, 28.918 à Tinghir, 24.325 à Azilal, 13.000 à Bouarfa, 12.756 à Midelt, 10.891 à Meknès, 10.338 à Taounate, 9722 à El Hoceima, 9548 à Kelaa Sraghna, 7100 à Taza, 3564 à Guercif, 1013 à Beni Mellal et 263 à Tanger. Concernant celui de « Ramed », il a profité à 104.469 bénéficiaires à Oujda, 84.947 à Meknès, 70.561 à Nador, 60.000 à Tinghir, 57.977 à El Jadida, 55.000 a Taza, 51.000 à Er-Rachidia, 48.179 à Taourirt, 42.300 à Séfrou, 42.215 à Midelt, 41.902 à Boulemane, 35.867 à Figuig, 35.529 à Guercif, 34.800 à El Hajeb, 34.456 à Driouech, 30.575 à Aïn Sebaa Hay Mohammadi, 29.273 à Ifrane, 27.820 à Sidi Bennour, 27.124 à Sidi Ifni, 26.000 à Jerada, 23.271 à Moulay Yaacoub, 20.937 à Fès et 13.3287 à Zagora.
Impact des aides octroyées par l’exécutif
Les bénéficiaires des aides, qui ont tous exprimé leur satisfaction vis-à-vis de l’intérêt affiche à leur égard par les pouvoirs publics, se plaignent des limites marquant ces programmes, en formulant, notamm²ent, le souhait d’une généralisation des subventions sociales aux franges exclues de ces systèmes d’assistance directe.
D’autres catégories sociales ont soulevé le caractère occasionnel de certaines aides et l’insuffisance des quantités distribuées comparativement avec l’émergence des besoins, en appelant à leur inscription dans le registre de la permanence.
Dans ce cadre, des personnes nécessiteuses ciblées par les actions sociales du gouvernement, n’ont cessé de manifester leur désappointement à cause de la lenteur de la procédure d’octroi de ces prestations, tout en dénonçant leur sujétion à des pratiques peu scrupuleuses de la part des auxiliaires d’autorité, chargés de la détermination des catégories éligibles.
De même, si la majorité des bénéficiaires des programmes sociaux conduits par le gouvernement, impute ces prouesses à des actions stratégiques de l’Etat, sous la conduite éclairée du roi, des franges démunies s’estiment lésées des mesures drastiques d’accès à certaines prestations sociales, dues notamment à la complexité des procédures en vigueur.