Abdelilah Benkirane a juré la main sur le cœur, mardi soir, ne pas avoir été au courant des incidents suite à l’intervention musclée des forces de l’ordre pour disperser les étudiants stagiaires lors de manifestations ‘’non autorisées’’ dans trois villes du pays, mais dit en assumer pleinement la responsabilité en tant que chef du Gouvernement.
Benkirane qui s’exprimait à la chambre des Conseillers, a souligné qu’une enquête allait être menée par le Directeur général de la sureté nationale Abdellatif Hammouchi, sur ces incidents ayant fait des blessés ‘’légers’’, selon le ministère de l’Intérieur, rappelant cependant que les dites manifestations à Casablanca, Marrakech et Inezgane n’étaient pas autorisées.
Il a expliqué que dans tous les pays du monde, les forces de l’ordre interviennent pour disperser les manifestants si ces derniers n’ont pas d’autorisation et refusent d’obtempérer. Tout en défendant les conditions pénibles dans lesquelles travaillent ces forces publiques, et »non des forces de répression », qui veillent à la sécurité des citoyens et auxquelles les citoyens et les syndicats se doivent d’être reconnaissants, M.Benkirane a mis en garde contre le désordre qui pourrait s’installer si ces manifestations se poursuivent de manière illégale.
Il a néanmoins insisté sur la nécessité de mener une enquête sur ce qui s’est passé afin de déterminer les responsabilités, soulignant que nombreux sont les agents des forces de l’ordre qui ont été poursuivis en justice pour leur violation de la loi.
Le chef du Gouvernement s’est enfin dit prêt à assumer l’entière et rendre des comptes ainsi que son parti.
L’intervention de Benkirane à la deuxième chambre du parlement intervient quelques heures après celle du ministre de l’intérieur Mohamed Hassad devant la première chambre au cours de laquelle il a affirmé que la décision d’interdire les manifestations de jeudi dernier des étudiants-stagiaires et de faire intervenir les forces de l’ordre pour les disperser, a été prise avec le consentement du chef du Gouvernement, accusant, sans la nommer, l’Association Al Adl Wal Ihsane d’être derrière cette escalade.