La question des alliances devant permettre de former des conseils des villes et des régions retient l’attention de la plupart des journaux nationaux, qui convergent sur le constat que le gouvernement est mis à rude épreuve à cause de la lutte entre les partis de la majorité, chacun cherchant à damner le pion à ses rivaux pour remporter telle région ou tel conseil.
A ce sujet «Al Massae» écrit que «la convoitise des richessses des régions menace de faire imploser la coalition gouvernementale », relevant que « la majorité gouvernementale s’est mise dans une impasse qui risque de défaire sa cohésion pour la période qui reste de son mandat» et ce, à cause des profondes divergences entre ses composantes au sujet de quatre présidences de régions, surtout qu’elles sont connues pour être créatrices de la moitié de la richesse nationale.
Citant des sources qu’il n’a pas nommées, le journal indique que le Rassemblement National des Indépendants exerce une forte pression pour s’accaparer le plus grand nombre de présidences au niveau des villes et des régions, une attitude qualifiée, par les sources approchées par le journal, de «chantage » et de manœuvre exécutée à l’instigation d’un parti de l’opposition dont le journal n’a pas cité le nom, ni la sensibilité.
Quant au quotidien «As-Sabah», il annonce en gros titres à la «Une» : «Al Omari fait capoter les alliances de Benkirane», précisant que l’impasse marquant l’élection du président du conseil municipal de Tétouan se trouve en tête des questions conflictuelles au sujet de la répartition des présidences des conseils des villes et des régions dans les grandes et moyennes agglomérations. Le problème se résume dans la détermination de Benkirazne à obtenir la présidence du conseil de la ville pour son parti, malgré la préférence du Rassemblement National des Indépendants pour Rachid Talbi Alami, dont les troupes menacent, à défaut de concession du PJD, de faire alliance avec le Parti Authenticité et Modernité.
Dans ce même registre, le journal «Akhbar Al Youm» commente la réunion houleuse entre les dirigeants des partis de la coalition gouvernementale, terminée sur un échec, ainsi: «Mezouar met les bâtons dans la roue de la coalition gouvernementale et Benkirazne lui claque la porte à la figure». Citant une source «proche des négociations », il révèle que Benkirane est très courroucé par l’attitude de Mézouar, qui s’est montré « trop gourmand ». Selon le journal, Mézour n’a pas seulement exigé d’obtenir la présidence du conseil de la ville de Tétouan, où le PJD est arrivé premier avec un large écart de voix sur le RNI, mais aussi des mairies de Marrakech et de Rabat. Il veut aussi obtenir la présidence de plus d’un conseil régional. Il s’est fait alors répondre par Benkirane : «Y a-t-il plus grande concession que celle que j’ai faite en acceptant la présidence d’une seule région alors que j’ai la majorité dans quatre?».
Distillant toujours ces fuites, le journal «Akhbar Al Youm» indique, selon les mêmes sources, que Benkirane a piqué un coup de colère contre Mézouar et coupé son téléphone aux appels du président du Rassemblement National des Indépendants.
Pour sa part, le journal «Al Akhbar» affirme que « la bataille pour le partage des postes menace de faire imploser la coalition gouvernementale», ajoutant que devant l’échec à parvenir à un arrangement consensuel entre les leaders des partis de la majorité, le PJD commence à lorgner du côté du Parti Authenticité et Modernité et du Parti de l’Istiqlal et ce, à contrario de ce qu’a annoncé le communiqué publié par les partis de la majorité, samedi dernier, dans lequel ils se sont engagés à conclure des alliances exclusivement entre eux.
Dans un autre titre, le quotidien «Al Akhbar» indique que «Benkirane partage les postes avec Chabat et Bakouri au détriment de ses alliés». Il publie trois documents signifiant que des alliances ont été conclues dans différentes villes entre des conseillers, à contrario de la démarcation opposition/majorité. Il cite l’alliance conclue entre le PJD et l’Istiqlal à Guercif et celle entre le PJD, le PI et l’USFP au niveau de la région de Dakhla Oued Ed-Dahab .