Le président Abdelaziz Bouteflika fête, ce jeudi 2 mars, son 80e anniversaire. Dans moins de deux mois, il fêtera ses 18 ans à la tête de l’Algérie.
Selon le site TSA, cette année, l’anniversaire du chef de l’État intervient dans un contexte marqué par de nouvelles interrogations sur son état de santé, chancelant depuis de nombreuses années. Il intervient aussi dans un contexte marqué par des spéculations sur son souhait de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2019, comme le suggèrent certains de ses proches, à l’instar du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes.
Alors que ses activités publiques sont réduites de façon drastiques depuis l’AVC qui l’a frappé en 2013 -au point où ses opposants avaient appelé ouvertement à l’application de l’article 88 de la Constitution-, Abdelaziz Bouteflika cherche régulièrement à délivrer des messages politiques pour prouver qu’il était bel et bien le maître à bord.
Parmi les décisions majeures prises : la mise à l’écart du patron des services de renseignement, le général-major Mohamed Mediène, en septembre 2015, puis la restructuration du DRS. La fin de l’année 2016 a été marquée par plusieurs sorties effectuées sur le terrain en fauteuil roulant : l’inauguration de l’Opéra d’Alger, du nouveau Palais des congrès à Club des pins et une visite sur le chantier de la Grande mosquée d’Alger, un des projets phares de sa présidence.
Mais en dépit de ces décisions et de ses apparitions à la télévision, recevant des hôtes étrangers, Bouteflika n’a pas réussi à convaincre, y compris parmi certains de ses soutiens, qu’il était le véritable auteur de certaines décisions politiques majeures. D’où l’initiative du groupe dit « des 19 » mené par Louisa Hanoune. Mais le groupe n’a pas obtenu de réponse favorable à sa demande d’audience.
À l’étranger, les doutes subsistent également. Régulièrement, des rapports émanant d’organismes officiels ou de think-tank privés s’interrogent sur la gouvernance en Algérie. Récemment, des parlementaires français, auteurs d’un rapport sur le Maghreb, se sont alarmé de l’état de santé de Bouteflika. Le député Jean Glavany a fini par présenter ses excuses. Mais le mal est fait. L’Algérie traîne l’image d’un pays jeune gouverné par un homme vieux et malade.
Avant le rapport des parlementaires français, c’est un tweet de l’ex-premier ministre français, Manuel Valls, le montrant, lors de sa visite en avril 2016, avec un président Bouteflika affaibli avait relancé la polémique sur l’état réel du Président. Ce tweet a déclenché une véritable tempête en Algérie. Ahmed Ouyahia a même parlé d’un acte désobligeant. « Une agression délibérée », selon Louisa Hanoune et « une atteinte à l’Algérie », selon le patron de l’UGTA.
Pour contrer les rumeurs, la présidence de la République a décidé de communiquer à chaque fois que le Président est appelé à effectuer un séjour médical en France. Mais l’annulation de la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel, le 20 février dernier en raison « d’une bronchite aiguë » a relancé de nouveau les spéculations sur l’état de santé du Président.
Depuis quelques semaines, de nombreux rapports publiés à l’étranger évoquent même une guerre féroce de succession et prédisent même le chaos pour le pays en raison de l’impasse politique et de la crise économique, conséquence de la chute drastique des prix du pétrole et de la baisse des recettes du pays. Espérons que le temps ne leur donnera pas raison.






