Fortement critiqué par la presse internationale et une partie des médias algériens pour sa gestion du pouvoir et sa longévité à la tête du pays malgré son état de santé qui ne cesse de se détériorer et son âge (80 ans), le président algérien Abdelaziz Bouteflika tente de rallier les journalistes à sa cause en brandissant notamment le spectre du terrorisme et « les manœuvres qui se trament contre notre pays ».
Ce discours à la Maduro (président controversé du Vénezuela) est contenu dans un message adressé par le chef de l’Etat algérien aux journalistes dans son pays appelés à » être conscients de leur rôle dans la préservation de la stabilité et l’unité de l’Algérie et la sensibilisation des citoyens aux dangers du terrorisme, aux crises qui nous entourent et aux manœuvres qui se trament contre notre pays“, et last but not least, à “contribuer à la préservation de notre identité nationale islamique, arabe et amazighe“.
Dans son message, relayé mardi par l’agence officielle « APS », à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, Bouteflika a également appelé les journalistes au “respect des principes, valeurs et règles de la profession“, et à « s’ouvrir davantage et se hisser pour être de plus en plus une presse citoyenne et contribuer à la mise en place d’un rempart face à toute menace visant le pays et le citoyen et à la préservation des acquis politiques et de l’édifice démocratique pour lequel l’Algérie a payé un lourd tribut en milliers de Chouhadas et de victimes“.
Ce message intervient quelques jours après le rapport de l’ONG américaine Freedom House qui vient confirmer, avec la même tonalité, la teneur du rapport publié mercredi dernier par Reporters sans frontières (RSF) pour qui, « jamais la liberté de la presse n’a été aussi menacée ».
L’ONG a, encore une fois, classé l’Algérie parmi les pays où la presse est mise à mal, avec un score qui éloigne ce pays de certains de ses concurrents maghrébins et africains en termes de libertés. Le rapport, qui porte sur 199 pays a, en effet, classé l’Algérie parmi les pays qui ont obtenu des scores peu reluisants allant de 81 à 90, c’est-à-dire des pays où “la détérioration de cette liberté ne cesse de se poursuivre”.