Le sens de l’histoire se heurte encore à quelques «entités mercenaires» qui refusent de disparaître. C’est le cas du polisario, isolé, décrié et empêtré dans une crise sans fin, qui vient d’organiser son supposé 15e congrès, sur fond de tensions sans précédent.
Le XVe congrès de l’entité séparatiste ? Une mascarade. Brahim Ghali réélu avec un score soviétique (86,10%), un hommage rendu à Ahmed Gaïd-Salah (cité par WikiLeaks comme étant «peut-être l’officier le plus corrompu de l’armée algérienne», gargarismes d’un autocrate vieillissant maintenant sous perfusion un système oppressif, désavoué et kleptocratique aux dépens d’une population à bout de souffle, remontée et en dépit des oppositions interne et externe.
Le polisario est plus isolé que jamais. En novembre, l’alerte du ministère des Affaires étrangères conseillant aux citoyens espagnols d’éviter de se rendre dans les camps de réfugiés à Tindouf pour cause de risque avérée est tombée comme un couperet. Le front a diffusé une déclaration très outrée, exprimant son «profond regret et sa surprise» à la suite de l’avertissement des services de renseignement sur le risque d’une attaque terroriste dans les camps.
Les caciques du front séparatiste vont encore plus loin en qualifiant l’alerte de «suspecte», la liant à la visite à Madrid du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a été reçue par son homologue Josep Borrell et le premier ministre, Pedro Sánchez, et dénonçant la «complicité surprenante» entre les deux pays.
Dans des déclarations à la chaîne SER, la ministre par intérim de la Défense, Margarita Robles, a insisté sur le fait qu’il existe une menace grave, avérée et imminente», émanant de «services de renseignement étrangers, très impliqués dans la région [et] détenant des informations très précises.»
En 2019, plusieurs pays sont revenus sur leur reconnaissance passée de la rasd, tels le Lesotho, le Salvador, la Barbade, le Suriname, la Jamaïque et d’autres. En marge de ces débâcles essuyées, la presse espagnole a rapporté que plusieurs dissidents ont été détenus par la force dans les camps de Tindouf (Algérie), accusés d’«incitation au désordre public». Les associations de défense des droits de l’homme dans les camps ont dénoncé une «spirale de répression» entretenue par le polisario, qui aurait ordonné d’arrêter «tous les membres des courants en désaccord avec sa ligne politique.