L’Espagne exigerait un « accord mutuel » avec le Maroc pour résoudre le problème délicat des frontières maritimes, après que le Royaume eut approuvé deux textes -projet n° 37-17 et projet n°38-17- qui fixe les limites des côtes marocaines.
Le gouvernement de Pedro Sánchez a réagi après l’approbation du Maroc de deux mesures de grande dimension : la délimitation de ses frontières maritimes avec l’Espagne et la juridiction qui étend officiellement la souveraineté marocaine. L’Exécutif «a opté pour la prudence – compte tenu de l’importance de Rabat dans le contrôle de l’immigration – mais sans cacher qu’il s’attend à des négociations avec le Maroc pour régler ce sujet», écrit le quotidien généraliste madrilène El País.
La Commission des affaires étrangères du Parlement a approuvé lundi deux projets de loi à travers lesquels le Maroc fixe ses frontières maritimes avec l’Espagne et la Mauritanie et déclare sa souveraineté sur les eaux territoriales du Sahara. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a qualifié les deux textes d’«historiques» et «souverains», dans des déclarations recueillies par l’agence EFE.
M. Bourita a déclaré à la suite de ces deux projets de loi, que les 12 milles d’eaux territoriales seront délimités, en plus des 200 milles de la zone économique exclusive et des 350 milles du plateau continental, pour le but d’adapter les lois marocaines à la Convention de Nations unies sur le droit de la mer. Le ministre marocain a déclaré être également ouvert au dialogue avec l’Espagne, la Mauritanie et le Portugal sur ce dossier, affirmant que la phase suivante consiste à présenter les documents nécessaires à l’ONU, avant de conclure : «la souveraineté marocaine n’est pas discutée».
«Le dialogue que l’Espagne entretient avec le Maroc comprend, bien entendu, des questions liées à la délimitation des eaux espagnoles et marocaines, qui sont toujours en suspens», ont indiqué des sources étrangères citées par des médias espagnols. Fernando Clavijo, le représentant de la Coalition canarienne dans le Sénat, a présenté aujourd’hui une question écrite à la chambre haute, demandant au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de clarifier la position que le gouvernement adoptera sur la mesure marocaine de délimiter son espace maritime «unilatéralement».
Nasser Bourita a déclaré que la délimitation des eaux du pays peut «créer des problèmes de chevauchement avec le pays voisin » -en se référant à l’Espagne-, mais estime que «ces questions peuvent être traitées par le dialogue» avec un pays avec qui le Maroc entretient «des relations très positives».