Sauf rebondissement majeur d’ici à dimanche, échéance fixée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson, les échanges de part et d’autre de la Manche risquent de se faire selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane et de quotas.
Boris Johnson a jugé « très très probable » l’échec des négociations, qui se poursuivent néanmoins. Malgré les sombres prévisions des économistes, le chef du gouvernement conservateur affirme que cette solution serait « formidable pour le Royaume-Uni et nous pourrions faire exactement ce que nous voulons à partir du 1er janvier« . « Nous continuons d’espérer« , a-t-il poursuivi, attendant de voir une éventuelle « grande proposition » ou « un grand changement » de la part de l’Union.
Même pessimisme chez Ursula von der Leyen, qui a déclaré que les espoirs d’un accord étaient « faibles« , ont confié à l’AFP plusieurs participants. L’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’UE, et Dublin, en première ligne sur le front du Brexit, jugent qu’un accord reste « possible« .
A l’issue d’un dîner mercredi à Bruxelles pour tenter de débloquer l’impasse, la présidente de la Commission et Boris Johnson ont constaté l’ampleur des divergences qui subsistent et se sont donné jusqu’à dimanche pour trancher sur « l’avenir » des pourparlers.
Ceux-ci bloquent sur trois sujets : la pêche, le règlement des différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l’Union européenne en matière de concurrence. Sur ce dernier point, les Européens souhaitent s’assurer de la convergence avec le Royaume-Uni de leurs normes sociales, environnementales, fiscales ou sur les aides publiques, pour éviter toute concurrence sauvage. Alors que l’UE voudrait que les Britanniques soient exposés aux mêmes conditions du marché européen, Londres continue de bloquer.
Selon un haut responsable européen, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont refusé de s’entretenir séparément avec Boris Johnson avant un échange téléphonique lundi dernier entre le Britannique et Ursula von der Leyen. « Nous parlons d’une seule voix« , a insisté ce responsable.
L’UE a toutefois déjà prévu des mesures d’urgence en cas de « no deal« . Elles visent à maintenir une connectivité dans le transport routier et aérien pendant six mois, à condition que Londres fasse de même, et à garantir l’accès réciproque aux eaux des deux parties pour les bateaux de pêche en 2021.