Pendant que les forces irakiennes se battent pour reprendre Mossoul des mains du groupe djihadiste État Islamique, au British Museum de Londres, des archéologues essayent de se préparer afin de sauver le patrimoine de la deuxième ville d’Irak.
«Quand la ville sera libérée, il y aura un vaste plan de reconstruction du Musée de Mossoul», dont des trésors préislamiques ont été saccagés, explique à l’AFP Sebastien Rey, du Programme de formation du British Museum.
»Un des participants à notre programme sera le premier archéologue à pénétrer dans le musée et à y évaluer les dégâts » ajoute-t-il.
Le programme, qui doit durer cinq ans, vise à former 50 experts irakiens pour le jour où les sites archéologiques de Mossoul seront repris à l’EI par les forces irakiennes, explique son directeur, Jonathan Tubb. «Nous voulions faire quelque chose de constructif face à certaines des plus effroyables destructions auxquelles on ait assisté», souligne-t-il.
Lancé en janvier 2016, le programme du British Museum forme des archéologues irakiens sur un semestre, divisé entre trois mois à Londres et trois mois en Irak. Les recrues, formées outre-Manche à l’imagerie satellite et à la cartographie numérique, partent ensuite tester leur acquis en Irak. «La formation est très utile et bénéfique pour nous. Nous pouvons utiliser les outils que nous obtenons ici», a déclaré à l’AFP Halkawt Qadir Omer, l’un des participants.
À noter que depuis 2003, le British Museum est impliqué dans la sauvegarde des trésors de l’histoire irakienne. Il avait mis en garde contre les pillages du patrimoine culturel du pays, et dénoncé en 2005 les dégâts causés dans la cité antique de Babylone.