Le Bundestag a validé vendredi l’inscription du Maroc, de la Tunisie, et de l’Algérie sur la liste des « pays sûrs » dont les ressortissants en situation irrégulière et les demandeurs d’asile déboutés peuvent faire l’objet d’une procédure d’expulsion rapide.
L’inscription de ces trois pays intervient surtout après les incidents du 31 décembre dernier à Cologne où des centaines de femmes ont fait l’objet d’harcèlements de la part de migrants en particulier du Maghreb, selon les autorités allemandes.
La décision du Bundestag (chambre basse) devrait encore être entérinée par la Bundesrat (chambre haute) en juin prochain. . Celle-ci pourrait, selon les observateurs bloquer cette mesure eu égard au fait que cette chambre est constituée
des Verts et du parti de gauche radicale Die Linke, qui s’y opposent.
Un total de 424 députés a voté vendredi en faveur de cette inscription, 143 élus ont voté contre et trois se sont abstenus, rapporte l’AFP.
Associations de défense des droits de l’Homme et membres de l’opposition dénonçaient l’inscription de ces pays sur cette liste en raison notamment des discriminations visant les homosexuels, les atteintes à la liberté d’expression et les cas de torture qui y sont recensés.
C’est un « vendredi noir pour le droit d’asile en Allemagne », a déploré Andrej Hunko, député de Die Linke, tandis que l’association Pro Asyl considère la loi inconstitutionnelle.
Contre toute attente, le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, est monté à la tribune pour se faire l’écho des critiques de l’opposition. En Algérie, les violeurs qui se marient avec des jeunes filles mineures ne sont pas punis, au Maroc, les activités pro-Polisario sont poursuivies et en Tunisie, l’homosexualité est pénalisée, souligne le ministre allemand.
« Nous le savons, et c’est pour cette raison que notre pays entend garantir la protection de ces personnes provenant de ces pays et qui sont poursuivis de manière individuelle ». Et ce responsable d’ajouter que beaucoup de ressortissants de ces pays viennent en Allemagne afin d’améliorer leur situation grâce aux prestations existantes.






