Formés dans des clubs européens renommés, ayant réussi à percer, des footballeurs binationaux ont été ciblés par des critiques acerbes après l’élimination du Maroc face à l’Égypte. Très injustement d’ailleurs.
Mustapha El Haddaoui, ancien international (55 sélections) et président de l’Union marocaine des footballeurs professionnels, ainsi que l’entraîneur Jaâfar Atifi et les journalistes Hamid Rouissi et Lino Paco ont pris, vendredi 4 février, la défense des binationaux marocains dans l’émission radiophonique Mars Attaque, diffusée sur Radio Mars.
Mustapha El Haddaoui a déclaré avoir pris langue avec Romain Ghanem Saïss, le défenseur central de Wolverhampton (Premier League, Angleterre), l’exhortant à n’accorder aucun crédit aux «discours nihilistes» qui remettent en cause «son patriotisme». Le joueur a «grandement apprécié» le soutien moral de M. El Haddaoui. Ce dernier a également discuté avec d’autres joueurs, dont Yassine Bounou, gardien de but au Séville FC, en Espagne.
La plupart des nations majeures du continent africain font largement recours aux talents des binationaux pour devenir plus compétitives. Le changement du règlement de la Fifa, qui a donné la possibilité à un joueur de changer de sélection nationale après 21 ans (à condition de n’avoir auparavant jamais évolué en sélection A) a rendu les choses plus aisées. L’appel du pays d’origine, en l’occurrence le Maroc, représente pour les binationaux un honneur pour jouer de grands tournois internationaux et honorer les couleurs du royaume. Des jeunes à fort potentiel, éligibles chez les Rouges et Verts, qui décident de jouer pour le pays de leurs parents.
«Critiquer les performances de l’équipe national doit être circonscrit à l’aspect sportif uniquement, et rester étranger aux attaques personnelles. Je déplore sincèrement certaines prises de position haineuses qui veulent accréditer l’idée que certains joueurs binationaux ne méritent pas de porter le maillot du Maroc», a noté M. El Haddaoui avant d’ajouter que «les récriminations gratuites dirigées contre quelques joueurs ne sont que conneries et babillage.»
Mohamed Salah, pour rappel, a qualifié l’Égypte dans la douleur pour une demi-finale contre le Cameroun en battant le Maroc (2-1 a.p.), à la CAN à Yaoundé. Le Maroc de Vahid Halilhodzic a été critiqué pour avoir baissé d’intensité après l’ouverture rapide du score contre les Pharaons, mais certains joueurs ont été visé par un battage médiatique qui confine à la diffamation. Le Maroc, qui n’a pas démérité, a eu une balle de match sur une tête d’Aguerd détournée sur sa barre transversale par «Gabelsi» (81e).