Le gouvernement du Venezuela conduit par Nicolas Maduro a demandé au Maroc de ne pas s’ingérer dans ses affaires internes, suite à la réaction du Marocain au sujet de la situation de blocage politique et de violences dans ce pays.
Dans un communiqué, le gouvernement de Caracas dit « déplorer » la déclaration du Maroc publiée jeudi contre son « ordre constitutionnel et l’Etat de droit ».
Rabat, rappelle-t-on, avait exprimé sa « grande préoccupation » face à la situation qui sévit au Venezuela déplorant que les manifestations pacifiques qui ont eu lieu cette semaine dans ce pays aient fait de nombreuses victimes, y compris des morts parmi les jeunes qui y prenaient part.
La large contestation populaire que connait le Venezuela est le résultat de la détérioration profonde de la situation politique, économique et sociale dans le pays, avait souligné le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, notant que cette situation est sans commune mesure avec les ressources importantes en hydrocarbures dont dispose le pays, et qui restent, malheureusement, accaparées par une oligarchie minoritaire au pouvoir.
Le Royaume du Maroc avait ainsi condamné « vigoureusement la violation des droits politiques, économiques et sociaux dans ce pays et appellé le gouvernement vénézuélien à une gestion pacifique de cette crise et au respect de ses obligations internationales » selon un communiqué du département de Bourita.
Dans sa réaction, le gouvernement du Venezuela a, à travers un communiqué de son ministère des affaires étrangères, rejeté le texte « infondé » du Maroc et mis en relief le progrès et le développement dans ce pays « en dépit du boycott économique, financier et les agressions internationales (…) ».
Le gouvernement de Maduro juge « inadmissible » que le royaume du Maroc « occupant d’un territoire soumis au processus de décolonisation par les Nations-Unies (…) prétend donner des leçons et s’ingère dans les affaires internes du Venezuela ». Il appelle le Maroc à « ne pas s’ajouter à la conjoncture internationale qui procure la déstabilisation et la vulnérabilité de la paix dans notre patrie, violant ainsi les principes de respect entre Etats souverains et la libre détermination du peuple du Venezuela ».
Les violences qui sévissent depuis plus de trois semaines marquées par des manifestations de l’opposition ont fait, jusqu’à présent, une vingtaine de morts dans ce pays au bord de la guerre civile.