Carlos Ghosn, l’ex-patron de Renault et Nissan, soupçonné d’abus de biens sociaux et de fraude fiscale, affronte aujourd’hui son ancien employeur Renault, par avocats interposés.
Carlos Ghosn, qui réclame une indemnité de départ à la retraite de 250.000 euros, affrontera, ce vendredi, son ancien employeur Renault. L’audience en référé est prévue à partir de 09H00 (heure locale). Aucune décision sur le fond n’est attendue dans la journée. Si l’affaire est retenue, elle sera plaidée et la décision mise en délibéré dans un délai de 15 jours à un mois, rapporte l’AFP.
La saisine des prud’hommes par Carlos Ghosn a suscité plusieurs réactions indignées dans une France en plein débat sur la réforme des retraites et au moment où le constructeur automobile Renault est en pleine crise. En effet, le groupe au losange a annoncé qu’il envisageait des fermetures d’usines après être tombé dans le rouge l’an dernier pour la première fois depuis 2009. La responsabilité de Ghosn dans les difficultés actuelles de Renault a été mise en cause jeudi par son prédécesseur Louis Schweitzer. « Son management n’était plus adapté à la situation », a-t-il dit à la radio RTL.
Outre son indemnité de départ à la retraite, Carlos Ghosn réclame à Renault une « retraite-chapeau » pour un montant brut de 774.774 euros par an ainsi que 380.000 actions, d’une valeur de près de 12 millions d’euros au cours actuel, qui lui avaient été attribuées entre 2015 et 2018 en récompense des bonnes performances du constructeur. Sur ces deux sujets, Carlos Ghosn a menacé de saisir un tribunal de commerce.
Pour rappel, le franco-libano-brésilien a été arrêté, en novembre 2018, par la justice japonaise, étant suspecté de dissimulation de revenus dans les publications financières de Nissan. Le mois suivant, il a été inculpé pour utilisation de fonds de l’entreprise à des fins personnelles. Placé en résidence surveillée à Tokyo après été emprisonné près de six mois, il parvient à quitter clandestinement le Japon les derniers jours de décembre 2019, pour rejoindre le Liban, usant du fait qu’il n’y a pas d’accord d’extradition entre les deux pays, et qu’il dispose d’un passeport libanais.