Il existe une multitude de causes légitimes qui trouveront toujours des militants pour les servir. Celle du détenu (N.Z.) qui n’est point légitime, ne trouve plus que peu de personnes pour en parler. Ce dimanche, seuls cinq individus poussés par leur sensibilité froissée et sans lendemain ont «manifesté» à côté du père dudit détenu.
La rupture entre le champ public -tant dans sa fraction sociale que militante- et l’entourage du détenu (N.Z.) paraissait largement consommée au cours des derniers mois. Le délitement de la mobilisation s’est incarné, ce dimanche, à Casablanca, par un manque patent de soutien. Appelés à manifester en soutien au quadragénaire «qui aurait subi des actes dégradants» selon son père, malgré une dimension d’information considérable en direction des médias étrangers, ils n’étaient que 5 activistes du 20 février à ses côtés, éparpillés marquant encore plus, pathétiquement, le désaveu à sa cause.
Ce «minuscule» rassemblement a été marqué par l’absence de collectifs qui, souvent, prétendent défendre les intérêts du détenu (N.Z.), telle l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), qui profite de ce genre d’événements pour haranguer l’État. Où étaient ses militants, ceux-là même qui veulent externaliser les « conditions » de cette détention ? Le manque de preuves de leurs allégations de mauvais traitement, les a-t-il rattrapés ? Leur militantisme caviar ne pouvait-il souffrir une journée froide dehors ? A moins que leur conception de solidarité et de soutien ne se limite qu’à taper des mots derrière écran ?
En effet, les formes d’action décidées par l’entourage de N.Z. et ceux qui le soutiennent ne mobilisent plus. Les positionnements du père n’entrent plus dans les faveurs des acteurs protestataires. À l’AMDH, le recours aux communiqués, aux déclarations sensationnelles et conférences de presse, l’envoi de lettres aux autorités abordent tout l’énergie de l’association, qui ne choisit plus le détour par la rue pour soutenir les causes qu’elle prétend défendre.
Où étaient ceux qui disposent de «carnets d’adresses» particulièrement fournis auprès des ONG implantées au Maroc ou internationales « spécialisées » dans la «défense» des droits de l’Homme ? Où étaient les slogans préparés à l’avance, conçus en prose rimée, qui ne sont point laissés au gré de l’improvisation ? L’action au service des droits de l’Homme est, chez certains, entachée d’opportunisme, d’allégations, de mensonges, et de désertion massive.