Les espaces intermédiaires entre le public et le privé que sont certains établissements devenaient des arènes de frictions et d’ajustements réciproques constants entre les résidents. Les deux chercheurs montraient comment les règles de vie commune faisaient l’objet de rapports de force et de négociations à l’échelle de chaque bâtiment.
Les autorités locales de Casablanca ont procédé, ce 12 décembre, à une campagne de libération massive et sans précédent pour libérer l’espace public au niveau de la rue Anfa, une des zones animées par une foule particulièrement dense et active, selon des rythmes relativement constants depuis plusieurs années. «Cette opération a pour vocation de contribuer efficacement à l’amélioration du cadre de vie de ce quartier et à la réappropriation de l’espace public par des habitants» a déclaré Mustapha El Qawassim, chef de la cellule de communication à la préfecture de l’arrondissement Casa-Anfa qui ajoute que «toute utilisation de l’espace public qui excède l’usage commun constitue un empiètement.»
Une coordination inédite entre police administrative, responsables de la ville et autorités locales a été mise en œuvre avec des moyens importants pour remettre de l’ordre dans ce quartier. Un groupe de cafés et de restaurants luxueux situés ont été concernés par l’opération, y compris des restaurants européens et orientaux. Selon nos sources, les propriétaires des établissements concernés, dont le restaurant turc Ahmet Chef, ont reçu un ultimatum de la part des représentants des autorités locales, pour libérer l’espace public libre de toute entrave et d’évacuer les tables et les chaises qui s’y trouvent. Mustapha El Qawassim, dans une déclaration à Barlamane.com, a dénoncé «la saturation de l’espace et la disparition des points de passage dans la rue d’Anfa».
Les aménagements récents consistent à organiser un partage de la voirie, déclare El Qawassim, qui insiste sur l’organisation du marquage de l’espace, de l’occupation des lieux et sociabilités. Cette campagne de libération de l’espace public s’inscrit dans le cadre de campagnes lancées par les autorités locales dans les différentes provinces de Casablanca au cours de la dernière période, dans le dessein de mettre fin au chaos qui a dégradé l’esthétique des rues.
Cette opération d’ampleur inédite a poussé les propriétaires de dizaines de cafés, restaurants et d’établissements de restauration rapide à régler leur statut, soit en s’acquittant d’une redevance, soit en obtenant une licence d’exercice.