Librairies et kiosques de presse rouverts, restaurants de nouveau autorisés à livrer: après dix semaines de confinement, Casablanca retrouve un peu de son effervescence avant même la levée officielle des restrictions liées à la pandémie de nouveau coronavirus, attendue le 10 juin.
Car si l’état d’urgence et le confinement général ont été officiellement prolongés jusqu’au 10 juin, le Maroc est en réalité entré dans « une reprise progressive. »
La situation sanitaire est « aujourd’hui très maîtrisée », a affirmé le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, devant le Parlement. « Les foyers de contamination dans des endroits fermés sont maîtrisés (…). On peut commencer à parler d’un allègement des mesures de confinement. »
Le Syndicat national des commerçants et des professionnels (SNCP) a pour sa part pointé des « décisions contradictoires et surprenantes concernant la reprise de l’activité » en déplorant une politique d' »improvisation ».
Mardi, kiosques de presse et librairies ont été autorisés à rouvrir. Certains commerces ont également repris leurs activités après que les autorités ont vivement recommandé aux Marocains de reprendre le travail, sans préciser dans quels secteurs.
De nombreux salariés ont ainsi déjà rejoint leurs postes et les fonctionnaires retrouvé le chemin des administrations. Les déplacements interurbains ont également été assouplis avant la reprise progressive lundi des liaisons ferroviaires. Mais les contrôles policiers subsistent et les frontières restent fermées, tout comme les mosquées, les écoles, ou les plages.
A Casablanca, la capitale économique du royaume, le vrombissement des voitures se fait à nouveau entendre et la pollution retrouve ses droits. Et même si dans certains quartiers la vie ne s’est jamais totalement arrêtée, les Casablancais savourent un nouvel air de liberté.
Dans le quartier commerçant de Maarif, à quelques encablures des tours jumelles Twin Center, emblème de la ville, des badauds se promènent.
Les deux premiers mois de confinement ont coûté au Maroc six points de produit intérieur brut (PIB), soit une perte d’un milliard de dirhams (environ 930 millions d’euros) pour chaque jour de confinement, selon le ministère de l’Economie.
Les milieux économiques ont ainsi plaidé ardemment pour une relance rapide des activités, sans prolongation du confinement.
Beaucoup de commerces gardent toutefois le rideau baissé. Le marché de gros de poissons a été fermé cette semaine après détection d’un foyer de contamination, selon la presse locale.
Le Maroc a officiellement enregistré 7.697 cas de nouveau coronavirus et 202 morts pour 35 millions d’habitants. Casablanca, ville la plus densément peuplée du pays, a été la plus touchée avec 32,6% des cas, selon des statistiques officielles.