A peine trois jours après le lancement de la campagne électorale pour les communales et régionales du 4 septembre prochain, la commission gouvernementale du suivi des élections a déjà répertorié 128 plaintes déposées auprès de parquets généraux du royaume. D’aucuns diront que ce nombre n’est pas si inquiétant que ça et que cela arrive même dans les pays les plus démocratiques.
Parmi ces plaintes, 83 ont été classées, 42 sont en cours d’instruction, alors qu’il a été décidé d’engager des poursuites dans trois cas, précise un communiqué de la commission, soulignant que ces mesures visent, entre autres, à moraliser le processus électoral et à consacrer une concurrence politique loyale, afin de garantir le bon déroulement de ces échéances. Mais force est de constater que les comportements irresponsables de certains candidats qui n’hésitent pas à en venir aux mains, a de quoi inquiéter sérieusement la population et l’opinion publique. Les bagarres, insultes, empoignades etc, relatées par la presse nationale, depuis trois jours, ne font que renforcer le scepticisme de l’électorat et surtout le rang des abstentionnistes, voire de ceux qui prônent le boycott dans un pays qui s’efforce de rompre avec le passé. Mais malheureusement, les brebis galeuses- et il y en a dans chaque parti- n’en ont cure de cette moralisation de la politique à laquelle le souverain ne cesse d’appeler.
Reste à espérer que durant les dix jours qui nous séparent de cette consultation, que d’aucuns qualifient déjà d’historique, les états-majors des partis en lice tiennent en laisse ceux pour qui les élections constituent l’occasion de s’arroger un certain pouvoir et partant, s’en mettre plein les poches par n’importe quel moyen. De tels comportements ne font que nuire à l’image d’un pays qui s’est engagé à faire table rase de sa réputation d’antan en matière de démocratie.
En attendant, ce sont les forces de l’ordre qui restent mobilisées pour parer à tout dérapage de ces irresponsables, une mobilisation qui, par la force des choses, se fait au détriment de la sécurité des citoyens que ces forces sont censées protéger en premier lieu.






