L’organisatrice et propriétaire d’une maison d’édition se livrait à une activité commerciale sous couvert de promouvoir la lecture chez les enfants.
Une maison d’édition de livres en langue française qui exploitait l’espace de la bibliothèque nationale du royaume du Maroc (BNRM) pour vendre ses publications aux enfants a accusé la nouvelle direction de la bibliothèque d’entraver ses activités culturelles aux profits des enfants notamment l’encouragement et la promotion de la lecture.
La propriétaire de la maison d’édition a saisi l’occasion de la tenue de la 24e édition du salon du livre pour crier sur tous les toits que la BNRM lui a interdit l’organisation de sa manifestation culturelle qu’elle avait l’habitude de tenir chaque dimanche dans les locaux de la BNRM.
En fait, l’organisatrice se livrait plutôt à une activité commerciale sous couvert de promouvoir la lecture chez les enfants, explique un responsable dans une déclaration à « Barlamane« .
En accusant la nouvelle direction de la BNRM de lui interdire le déroulement de cet événement hebdomadaire au sein de la bibliothèque, explique le responsable, l’éditrice a « omis » de dire que l’organisation de son activité, qui accueillait jusqu’à 80 enfants chaque dimanche matin à la BNRM, ne répondait à aucun critère juridique et ne prenait pas en considération les procédures administratives et les mesures de sécurité nécessaires à l’accueil d’un public aussi jeune. La rencontre se passait donc sans aucune coordination avec les équipes de l’établissement et dans des conditions non convenables, ajoute-t-il.
De plus, l’activité présumée être associative, permettait à l’organisatrice non seulement de rassembler des enfants pour des lectures dans le hall de la BNRM, mais aussi et surtout de mettre en vente des livres. Ce qui est en totale contradiction avec le principe de ce qu’est censée être une activité associative à but non lucratif, précise le responsable à « Barlamane« . L’événement qui devait être au service de la promotion de la lecture n’est en fait qu’une opportunité mercantile pour la commercialisation des publications de l’éditrice.
En outre, le fait que cette activité soit gérée par une association dont l’initiatrice est aussi directrice d’une maison d’édition, est un avantage accordé illégalement à une maison d’édition au détriment des autres et du principe de la concurrence loyale, souligne la même source en notant que les livres faisant objet des lectures de la rencontre étaient tous en langue française et édités par la maison d’édition dont dispose l’organisatrice de l’activité qui n’est autre que la présidente de l’association prétendant œuvrer pour l’encouragement de la lecture auprès des enfants.
De ce fait, ajoute ce responsable, par l’accueil de cet événement la BNRM se trouve égarée de sa ligne éditoriale et des missions qui lui incombent. La loi qui régit l’établissement stipule clairement dans son deuxième article les vocations de l’institution destinées à un public adulte. La BNRM étant, de par la loi, une institution au service de la recherche académique et scientifique et n’a donc pas vocation d’accueillir des enfants a fortiori de bas âge.
Cela dit, BNRM reçoit continuellement un public scolaire, et organise des visites guidées pour élèves et jeunes enfants dans des conditions pédagogiques et mesures sécuritaires adéquates.
L’institution a également pour ambition de développer sa mission éducative par un projet global en faveur du jeune public avec comme objectif principal de promouvoir le livre et la lecture pour tous les âges et à travers tout le territoire du royaume.
« Madame, la BNRM n’est ni une librairie, ni un espace commercial, mais un lieu public où le savoir n’est pas mis en vente et est accessible à tous », conclut notre source.