Ce dimanche, Sigmar Gabriel, chef de la diplomatie allemande, a voulu afficher sa fermeté vis a vis des propos tenus par le président turc qui a accusé l’Allemagne de »pratiques nazies » .
« Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles », a-t-il expliqué au quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître lundi. « C’est la raison pour laquelle j’ai fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut Cavusoglu, ndlr) qu’une limite avait été ici franchie » suite aux propos «choquants» du président turc.
À noter que, cette réaction n’est pas la première dans la classe politique allemande. Martin Schulz, futur rival social-démocrate d’Angela Merkel aux prochaines élections, a jugé les propos d’Erdogan « indignes d’un chef d’Etat », estimant même que « la Turquie est en train d’évoluer vers un Etat autoritaire ».
La Turquie a pour sa part annoncé dimanche avoir convoqué l’ambassadeur d’Allemagne pour protester contre la tenue la veille à Francfort d’une manifestation de Kurdes lors de laquelle ont été brandis des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Pour rappel, la semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait directement attaqué Angela Merkel, l’accusant de « pratiques nazies ». L’Allemagne venait alors d’interdire plusieurs meeting électoraux en faveur du oui au référendum turc du 16 avril sur l’extension des pouvoirs du président.