A deux jours de la comparution devant le tribunal de Salé de l’ancien détenu de Guantanamo, Younés Chekkouri prévue, ce mardi 9 février, le New York Times revient samedi sur le « flou juridique » qui entoure cette affaire.
Chekkouri, 47 ans, rappelle-ton, avait été incarcéré, le 23 septembre dernier, à la prison de Salé par décision du juge d’instruction chargé des affaires du terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel de cette ville. Il est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Il avait été arrêté à son retour de Guantanamo où il avait été enfermé durant 13 ans.
Son avocat marocain, Khalil Idrissi a déclaré dans un entretien téléphonique avec le New York Times que son client est « bien traité physiquement » mais il est « extrêmement déprimé ».
Interrogé si Chekkouri a été impliqué dans le Groupe combattant islamique marocain, Me Idrissi a affirmé qu’à la lecture des déclarations faites lors de son interrogatoire, rien ne l’incrimine dans ce sens.
« Ce qu’il dit à propos de ses relations avec les Afghans Marocains, c’est qu’ils étaient amis et priaient ensemble le vendredi et mangeaient le couscous, et la raison pour laquelle ils étaient amis c’est qu’ils proviennent du même pays le Maroc ».
Il a en outre ajouté que son client lui a affirmé « n’avoir jamais participé à aucune rencontre qui parlait d’attaques contre le Maroc ».
Son avocate britannique, Cori Crider avait, rappelle-t-on, qualifié de « honteux » le fait que son client soit incarcéré pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Crider, directrice de l’ONG britannique Reprieve (grâce) avait rappelé que son client avait été déclaré « libérable » par au moins six organismes américains dont la CIA, le FBI et les Départements d’Etat et de la défense, précisant au passage qu’il n’avait jamais ourdi un quelconque attentat.
Pour sa part, le Ministre de la justice, Mustapha Ramid avait démenti les propos des défenseurs de Younés Chekkouri, selon lesquels le Maroc s’était engagé auprès des Etats-Unis à ne pas arrêter cet homme rapatrié en septembre dernier.
« Nous avons bien négocié avec Washington pour rapatrier Chekkouri au Maroc, mais nous n’avons jamais donné l’assurance qu’il serait libéré » une fois rapatrié, avait déclaré M. Ramid.






