La septième session de la commission bilatérale entre l’Afrique du Sud et l’Algérie était un événement sans saveur. Un point à retenir toutefois : Cyril Ramaphosa a effleuré, à peine, les points sensibles de la politique internationale.
Soucieux de ne pas trop s’attarder sur des sujets épineux, il a consacré un éloge généreux à la «solidarité» des pays qui ont soutenu l’Afrique du Sud dans sa lutte contre l’apartheid, avant d’égrener une liste fastidieuse de domaines de coopération avec l’Algérie comme l’agriculture, les technologies de l’information ou le tourisme. Un florilège de belles intentions, sans la moindre référence concrète à des défis réels ou à des mesures tangibles, car, après tout, l’entente calculée entre les deux pays semble se suffire à elle-même.
Mais alors, que dire de la question épineuse du Sahara ? Ramaphosa, avec un certain embarras, s’est permis de n’y consacrer que deux petites phrases à peine nourries. Il s’est contenté de répéter (sûrement pour faire plaisir à son hôte) que ce territoire doit décider de son sort et que les Nations unies et l’Union africaine doivent accélérer le processus de résolution. Voilà toute la substance de l’intervention présidentielle sur ce dossier. Une déclaration maigrelette, qui frôle l’indigence diplomatique et semble vouloir passer sous silence les enjeux sous-jacents de ce dossier et les victoires que Rabat cumule sur ce front depuis des années.
Cette posture délibérément effacée sur un sujet aussi crucial semble révéler une grande prudence, voire une volonté d’éviter de froisser des acteurs internationaux majeurs et d’insulter l’avenir. La parole diplomatique sud-africaine, bien que riche en affirmations généreuses sur le multilatéralisme et l’unité africaine, est, à cet égard, curieusement édulcorée, et ce, à un moment où Rabat récolte les reconnaissances claires et sans ambiguïté de sa souveraineté sur ce territoire.
Après avoir fait l’éloge de la coopération bilatérale Alger-Pretoria et de la solidarité des peuples, Ramaphosa semblait priviléger une approche «sans risque» et surtout, sans profondeur, sur les véritables questions de politique internationale. Un discours qui se révèle être un exercice de style poli, alors que l’isolement politique et international algérien se creuse jour après jour.