Depuis les années 90, l’Algérie mène une lutte inlassable contre le terrorisme avec le plus gros du budget de l’Etat consacré à la défense eu égard à la menace qui est à la fois intérieure et extérieure, au niveau des frontières partagées avec la Tunisie et la Libye notamment, où la présence des groupes terroristes est de plus en plus intense.
Pour y faire face, l’armée algérienne a déployé 60.000 soldats dès mai 2013 le long de ses frontières-est, qu’elle partage avec ces deux pays.
Mais, comme le souligne le site algérien TSA, la guerre contre le terrorisme a pourtant un coût. Le budget de la Défense nationale inscrit dans la Loi de finances a de ce fait connu une croissance exponentielle, passant de 516 milliards de dinars en 2011 (dernière année avant le début du « Printemps Arabe ») à 723 milliards de dinars l’année suivante. Il n’a depuis eu de cesse de progresser jusqu’à atteindre et dépasser la barre des 1000 milliards de dinars ces trois dernières années. Il a donc doublé en seulement cinq ans.
L’Algérie, poursuit la même source, est au passage devenue le premier pays africain à dépenser plus de dix milliards de dollars pour son armée. Le prix à payer pour combattre le terrorisme est clairement élevé.
Néanmoins, l’Algérie se retrouve aujourd’hui confrontée à un dilemme à priori inextricable. Tandis que la menace terroriste ne cesse de croître, l’Algérie doit également faire face à une grave crise économique à la suite de l’effondrement des cours des hydrocarbures. Inexorablement, les réserves de l’Algérie sont en train de se vider et le déficit continue de se creuser. Sauf retournement économique spectaculaire et inattendu, l’Algérie sera très bientôt dans l’obligation de prendre des décisions très difficiles pour éviter l’effondrement économique du pays. Des coupes budgétaires violentes devront s’opérer pour tenter de rééquilibrer les comptes du pays.
Le choix est donc cornélien. En décidant à l’avenir de maintenir le rythme des dépenses de Défense actuel, à priori nécessaire pour assurer la sécurité du pays contre le terrorisme, l’État pourrait se retrouver dans l’obligation de faire l’impasse sur d’autres postes de dépenses cruciaux comme l’Éducation ou la Santé, créant ainsi potentiellement une pression insoutenable aux couches sociales les plus défavorisées et offrant ainsi un terreau fertile pour l’extrémisme.
Dans l’hypothèse inverse, en réduisant le rythme des dépenses de Défense, l’État pourrait fragiliser les capacités de l’armée dans son combat contre le terrorisme dans un contexte régional extrêmement volatile. Dans un cas comme dans l’autre, les décisions que prendra l’État à cet égard pourraient dessiner dans les années à venir une Algérie bien différente de l’Algérie actuelle, estime TSA.





