Dans le cadre de sa vision d’exploration de diverses zones du monde et dans le but de favoriser un dialogue enrichissant et constructif basé sur l’échange d’expériences, l’Académie du Royaume du Maroc a consacré sa 46ème session au continent asiatique, sous le thème « L’Asie comme horizon de pensée : expériences de modernisation et de développement » à travers 3 séquences : la Chine, l’Inde et le Japon.
L’Académie du Royaume du Maroc s’est intéressée, lors de sa 46ème session, aux forces du changement qui façonnent l’Asie afin de comprendre les processus qui ont conduit ce continent vers des expériences de modernisation. L’Asie, continent riche par sa diversité et source d’inspiration, regroupe en son sein, un large éventail de systèmes de gouvernance, de mécanismes de développement économique, de traditions, de religions, de ressources, de langues, de cultures et de compositions démographiques.
Par ailleurs, le Maroc entreprend aujourd’hui un travail de réflexion profonde sur le processus d’accélération de son développement. Le Royaume est ainsi attentif aux différents modèles de développement et de modernisation où apparaissent et se distinguent les expériences des pays asiatiques. Durant six jours, les travaux de cette session ont porté sur de riches débats, répartis en 12 séances de travail et près de 53 exposés présentés par des experts issus de 13 pays, couvrant les volets géopolitique et économique, en plus d’un regard approfondi sur les transformations culturelles et sociétales que connaissent la Chine, l’Inde et le Japon.
En effet, la Chine a changé, franchissant en une génération toute la distance séparant un pays du tiers-monde des plus grandes nations industrielles. Ainsi, elle s’est extirpée de la pauvreté et est devenue une des puissances économiques mondiales les plus importantes. Quant à l’Inde, elle a réalisé au cours de ces dernières décennies des progrès considérables. Le membre du groupe dit des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), est appelé, selon des études prospectives concordantes, à se renforcer et à se positionner dans un futur proche parmi les 5, ou même les 3, grandes puissances mondiales. En ce qui concerne le Japon, il se démarque particulièrement grâce à son rôle précurseur dans la transition réussie vers la modernité et aux choix qui ont permis au pays de s’adapter et d’intégrer les exigences d’une société moderne dotée de ses propres valeurs culturelles.
La réflexion engagée par l’Académie du Royaume du Maroc a ainsi porté sur différents secteurs d’activité : les réformes constitutionnelles, les alliances stratégiques, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de développement axées sur l’industrie et le commerce, la définition des priorités dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la planification urbaine et de l’environnement, la restructuration de la fonction publique. Une question transversale a interrogé la part des valeurs dites asiatiques, dans le processus de modernisation et de gestion des diversités religieuse, culturelle, ethnique et linguistique.
Pour Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, cette session constitue une rencontre exceptionnelle et un moment historique précieux, au regard des liens historiques et culturels qui lient le continent asiatique au Maroc. « En s’ouvrant sur des recherches et des études spécialisées et en accueillant des experts et des stratégistes d’Asie, d’Europe et d’Afrique, l’Académie du Royaume du Maroc cherche à échanger des expériences et à développer la recherche dans divers domaines de la connaissance. Et ce, dans un esprit de conscience de l’importance de la localisation géographique et stratégique du Maroc et de sa vocation en tant que passerelle entre les nations et les civilisations », a-t-il indiqué.
A noter que les travaux de la 46ème session de l’Académie du Royaume du Maroc, organisée sous le thème « L’Asie comme horizon de pensée : expériences de modernisation et de développement », ont pris fin avec une cérémonie marquée par l’hommage rendu au membre de l’Académie, Abdellatif Benabdeljlil qui a marqué de son empreinte tout le paysage de l’enseignement supérieur marocain.