Le taux des mariages avant l’âge légal a presque doublé au Maroc en une décennie, passant de 7 pc en 2004 à près de 12 pc en 2013, indique le conseil national des droits de l’homme (CNDH), qui précise que 99,4 pc des cas concernent les jeunes filles.
Dans son rapport thématique intitulé « Etat de l’égalité et de la parité au Maroc: préserver et rendre effectifs les finalités et objectifs constitutionnels », le CNDH explique par ailleurs, qu’en dépit des efforts des autorités publiques dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la forte prévalence (62,8 pc) des violences fondées sur le genre (VFG) qui concerne 6,2 millions de femmes, est liée en grande partie à l’acceptation sociale de cette situation et à l’impunité dont bénéficient les agresseurs.
Dans la partie intitulée « égalité et parité en droits économiques, sociaux et culturels », le rapport du CNDH présenté mardi, note que durant les dernières décennies, les femmes ont bénéficié d’un accès plus large aux services de santé, relevant que la mortalité maternelle a enregistré une baisse importante avec 112 cas pour 100.000 naissances vivantes en 2009-2010, soit un recul de 50,7 pc par rapport à 2003-2004.
S’adressant à la presse, le président du CNDH, Driss El Yazami, a indiqué, à cette occasion, qu’il ne pouvait y avoir de processus démocratique ni développement équitable sans l’intégration et l’implication de la moitié de la société marocaine, les femmes.
Il a, d’autre part, formulé le vœu de voir ce rapport initier un large débat, notamment dans le sillage de la présentation au parlement courant cette année, de 3 projets de loi relatifs à l’instance pour l’équité, à la lutte contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes et au conseil de la famille et de l’enfance.
Le rapport thématique du CNDH qui dresse un bilan analytique, 10 ans après la réforme du code de la famille, 4 ans après la constitution de 2011 et 20 ans après l’adoption de la plateforme de Beijing, traite de trois thèmes: « la pratique conventionnelle du Maroc et dichotomie juridique », « égalité et parité en droits économiques, sociaux et culturels » et « les politiques publiques et leurs impacts sur les femmes les plus vulnérables aux violation de leurs droits », rappelle-t-on