Le centre d’étude et de Recherche international sur les Politiques publiques (CERIPP), le FERAM-Maroc, l’ENAM, le ministère de l’aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Politiques de la Ville, l’Université Cadi Ayyad et l’Institut Montoensier, organisent les 24 et 25 juin au musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau à Marrakech en partenariat avec la Fondation Hanns Seidel, un colloque international sur ‘’les politiques urbaines à l’épreuve du numérique’’
Le choix de ce thème est dicté par deux considérations majeures : la crise sanitaire, d’une part, qui a révélé les limites des politiques urbaines dans le monde, plus particulièrement dans les mégalopoles et les grandes villes des pays en développement, devenues invivables dans cette période de crise ; l’irruption du numérique, d’autre part, dans un certain nombre d’activités et de services, a imposé une rénovation en profondeur des politiques urbaines et des formes de gouvernance de la ville, lit-on dans une note du président du CERIPP , Ali Sedjari
En effet, aux ‘’modèles urbains’’ classiques, ou plus exactement aux politiques urbaines poursuivies aussi bien dans les pays développés comme dans les pays en développement, variables dans leur contenu comme dans leurs objectifs, la crise sanitaire a mis en relief les avantages de la révolution numérique qui commence à se dessiner lentement à l’horizon. Les administrations, les universités, les entreprises commencent à réfléchir sérieusement sur de nouvelles pratiques de travail et de réorganisation des services.
Les villes, en tant que structures humaines, économiques, politiques, sociales, culturelles et civilisationnelles, ont été, elles aussi, interpellées dans leur forme d’organisation, de gestion et de gouvernance. Autrement dit, les politiques urbaines traditionnelles se sont révélées inefficaces et inadaptées par rapport aux risques et aux crises de notre société contemporaine, explique la note.
L’émergence en force de la révolution numérique, en pleine période de crise pandémique, a ouvert le débat sur l’urgence de la rénovation de ces politiques pour répondre à des transformations réelles de notre mode de vie, et de nos relations professionnelles, ainsi qu’a des transformations sociales et urbaines, traversées et amplifiées par l’impact des effets de la crise sanitaire.
Les urbanistes sont appelés à répondre à une série de questions : comment concilier densification et nécessaire séparation des habitants ? Comment gérer la contradiction apparente entre la densification et la ‘’désagrégation sociale’’ ? Comment régler la dualité densité-proximité ? Comment faire la jonction entre le ‘’bien vivre’’, le ‘’bien loger’’, la mobilité, et le lieu de travail ? Quel lien entre l’habitant, son centre-ville, sa périphérie ? Les services publics, l’offre privée ? Comment donner du sens à la sociabilité et aux valeurs humaines dans la ville ? Comment utiliser les ressources infinies que nous offre le numérique pour une meilleure gouvernance urbaine ? Et par qui ?
Derrière cette liste d’interrogations, la ville est obligée de changer ; et par voie de conséquence, les politiques urbaines en général doivent être réexaminées et adaptées au nouveau contexte du numérique. Ces politiques concernent toute une série d’actions, de projets, de planification, d’instruments, de normes de gestion, de construction, de formation, de coopération, de socialité, de rénovation, d’exécution, d’évaluation, d’aménagement et de prospective.
Ces enjeux aboutissant à des transformations réelles de notre mode de vie, et de nos relations professionnelles, ainsi qu’a des transformations sociales, politiques et urbaines, traversées et amplifiées par l’impact de la révolution numérique. La question de la qualité des services publics, de la gouvernance publique, de la participation effective des citoyens , des espaces verts , des trottoirs , du réseau d’assainissement, de la sécurité, de l’esthétique et de la beauté, de l’ordre normatif et de l’ordre numérique, de l’utilisation des données aux nouvelles solidarités, des quartiers insalubres, de l’aide locale aux population vulnérables, l’absence d’espaces matériels entre les gens , la question de la gestion de l’énergie, de la mobilité verte, de la sécurité, de la santé personnalisée et de l’accès à la culture se pose ici avec force. Et à travers ces questions, c’est une refondation profonde des politiques urbaines qui s’impose. Urbanistes, architectes, universitaires nationaux et étrangers auront à débattre deux jours durant, de la ville pour tous, enjeu de notre avenir urbain, et des politiques urbaines qui définissent les voies et les moyens, les projets et les idées, les réformes et les stratégies à appliquer pour la ville de notre rêve, la ville que nous voulons.
Le colloque s’articule dans ce contexte sur trois axes principaux : l’impact du numérique sur le développement urbain, la prospective urbaine et nouvelles fonctionnalités de la Ville, et de la gouvernance éclatée à une gouvernance numérique performante.