Tous «frôlent la mort» après «une grève de la faim», réclament «une libération conditionnelle» malgré la «procédure pénale» en cours, dénoncent «un procès politique», mobilisent «des comités de soutien», se plaignent d’être «assujettis au régime de l’isolement cellulaire», font appel au trio Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW), Amnesty International (AI), sèment des contrevérités à travers leur entourage, critiquent des «droits de la défense bafoués.»
Le scénario est le même, mais pas les affaires criminelles : «financements étrangers douteux», «atteinte à la sécurité intérieure de l’État», «viol», «attentat à la pudeur avec violence», «séquestration», «traite des êtres humains», «violences sexuelles», «outrage à des fonctionnaires publics et à la justice», «injure contre un corps constitué», «diffamation», «adultère», «harcèlement sexuel». La liste des méfaits est infinie, mais examinés à travers des règles claires, consignées dans des textes incontestables, avec des tribunaux librement institués pour en faire l’application.
Depuis 2020, l’administration pénitentiaire marocaine (DGAPR) est confrontée à une mécanique de déconcertation bien huilée en faveur de quelques cas isolées qui rameutent leurs relais bruyants. Jamais les conditions de la pénalité au Maroc ainsi que la situation des maisons de détention n’ont été aussi avantageuses. Cela survient au moment où Mohamed Salah Tamek dépense d’extraordinaires efforts pour défendre l’amélioration du système pénal et le règlement des prisons, à travers une approche urgente.
Le 15 février, Ali Reda Ziane, fils du bâtonnier déchu Mohamed Ziane, a vivement réprimandé son père après que celui-ci a suspendu une éphémère «grève de la faim». Ce qui ne l’a pas empêché de déclarer à l’AFP qu’il «[a] essayé de le convaincre de l’arrêter, mais il n’a pas l’intention de revenir sur sa décision.» C’est faire violence aux faits, pourtant documentés par les autorités. L’agitation de Reda Ziane s’explique aisément. Le dossier juridique du père qui purge une peine de trois ans s’alourdit. Ce dernier est poursuivi depuis le 10 janvier pour «dilapidation de deniers publics», une affaire qui concerne le financement public des partis politiques dans le cadre des élections régionales du 4 septembre 2015.
Les institutions pénales sont soumises à des principes généraux qui mettent l’ordre social sur la voie et ne peuvent en aucun cas être soumises aux caprices particuliers d’individus condamnés. En se tenant en garde contre l’écueil d’une fausse philanthropie, la DGAPR respecte à la lettre les restrictions nécessaires apportées à l’exercice de la liberté ; en dépit de ceux qui viennent jeter le trouble dans les fonctions de ses établissements. L’intérêt général ne peut-être en aucun cas compromis par ceux qui veulent être dispensées de ce qui est juste, quand ce qui est juste est l’équité devant la loi.