Le rapport à la double nationalité est une donnée sensible politiquement, dit Isaac Charia. La pluri-appartenance de quelques ministres d’Akhannouch écorne la souveraineté nationale et elle est aussi génératrice de conflits de compétence et de conflits de droits, a-t-il souligné.
Le Parti marocain libre (PML, opposition), défend le principe de l’allégeance perpétuelle au Maroc, et dénonce l’intervention politique des ministres binationaux dans les choix politique cruciaux. Isaac Charia, président du parti, estime la double nationalité de certains responsables est un vecteur de déséquilibre politique. «Les responsables binationaux, c’est un point central. Il y a des ministres et des élus qui occupent des postes à forte responsabilité politique ou économique, et qui possèdent la nationalité française. En réalité, la double nationalité est incompatible avec les hautes fonctions publiques, je tiens à le redire», a fustigé Isaac Charia, président du Parti marocain libéral, lors d’une intervention sur Facebook. «L’allégeance unique est essentielle, comment peut-on faire face aux provocations françaises avec des ministres binationaux ?», s’est-t-il interrogé.
Le responsable a également critiqué l’inaction du gouvernement Akhannouch pour défendre le pouvoir d’achat de la population, alors que la banque centrale du Maroc a revu récemment à la hausse ses prévisions d’inflation pour 2022 et confirmé un ralentissement de la croissance, conséquences directe d’une flambée des prix des carburants et d’une sécheresse qui perdure. L’inflation devrait atteindre 5,3% pour l’ensemble de l’année 2022, contre 1,4 % en 2021, selon les projections de Bank Al-Maghrib (BAM), la banque centrale marocaine.
Malgré la forte inflation, tirée «principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux», le gouvernement Akhannouch n’a pas réagi, critique Charia. Parallèlement, la BAM prévoit un ralentissement de la croissance à 1 % après un rebond de plus de 7,9 % en 2021, alors que le gouvernement, plus optimiste, tablait sur 3,2 %. Le Maroc fait face depuis plusieurs mois à des hausses incessantes des prix, en particulier des hydrocarbures et des matières de base.
Le responsable politique a également mis le point sur le prix du papier qui flambe depuis le début de l’année, selon lui, les fabricants locaux ont massivement augmenté leurs tarifs, ce qui ce qui s’est concrétisé à travers des hausses massives sur des produits de grande consommation, des cahiers de la rentrée scolaire au papier toilette.
M. Charia a également contesté les maigres acquis des «accords sociaux» entre les principaux syndicats du pays, le gouvernement et le patronat. Pour lui, le dialogue social actuel entre l’exécutif et les quatre centrales syndicales, les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) n’est qu’un «bluff» et n’aborde pas les vrais problèmes dans leur profondeur.