Après le nouveau coup d’éclat des conseillers évincés par Imane Sabir, les responsables des différentes composantes du conseil municipal de Mohammedia ont réclamé l’intervention du ministère de l’intérieur, qui a désavoué la démarche de la présidente de l’établissement de coopération intercommunal Al Baida.
La présidente du Conseil communal de Mohammedia, qui a mis un terme aux fonctions de six de ses conseillers a été rappelée à l’ordre par le ministère de l’intérieur. Hassan Antara et cinq autres membres du Parti justice et développement ont été renvoyés, accusés selon Sabir d’absentéisme répété lors des travaux du conseil de la ville. Les différentes sensibilités de la majorité comme de l’opposition au sein dudit organe se sont montrées défavorables à la mise à l’index des six conseillers.
Dans une correspondance, le ministère de l’Intérieur a exprimé son rejet total aux mesures prises par Imane Sabir pour lutter contre l’absentéisme des membres de son appareil et à améliorer l’efficacité du travail au sein du conseil. La réaction de l’Intérieur intervient après qu’il a reçu les signatures de 17 membres du conseil ayant exprimé leur opposition à ces évictions, réclamant l’application de la loi.
Imane Sabir est accusée d’outrepasser l’article 67 de la loi organique n° 113-14 relative aux communes qui dispose que « tout membre du conseil de la commune qui ne défère pas aux convocations pour assister à trois sessions successives ou à cinq sessions non successives, sans motif reconnu valable par le conseil, est considéré comme demis de plein droit de ses fonctions. Le conseil se réunit pour constater cette démission», il lui a été rappelé que «le président du conseil doit tenir un registre de présence à l’ouverture de chaque session et d’annoncer les noms des membres absents. Une copie de ce registre est adressée par le président du conseil au gouverneur de la préfecture ou de la province ou son représentant dans un délai de cinq jours à compter de la date de clôture de la session du conseil.»
Au même moment, le conseil de Mohammedia vivait un nouveau psychodrame à la suite de l’annonce des noms des conseillers révoqués. Les divergences entre des courants du PJD se sont récemment intensifiées, en particulier sur la gestion de l’établissement de coopération intercommunale «Al Baida», du secteur du transport urbain. Des investissements lourds sont nécessaires et ce dossier dépend également de la concertation entre la myriade d’acteurs légitimes. Derrière la diversité des projets pilotés par le conseil de Mohammedia et leurs modes de financement, subsistent de graves mésententes.