Les quatre ministres chrétiens maronites vont quitter le gouvernement libanais, a annoncé samedi soir le chef de file du Parti des forces libanaises Samir Geagea. Le pays est secoué depuis jeudi par une contestation de la classe politique.
Première conséquence politique des manifestations au Liban : le chef du Parti des forces libanaises (chrétien), Samir Geagea, a annoncé, samedi 19 octobre, le départ de son mouvement du gouvernement, sur fond d’intense crise économique et sociale que traverse son pays.
« Nous sommes maintenant convaincus que le gouvernement est incapable de prendre les mesures nécessaires pour sauver la situation. En conséquence, (notre) bloc a décidé de demander à ses ministres de démissionner », a-t-il déclaré.
L’annonce de Samir Geagea a été accueillie dans la liesse par des manifestants à Beyrouth, qui ont appelé d’autres partis à démissionner du gouvernement. À Tripoli, deuxième ville du pays, certains ont lancé des feux d’artifice.
« C’est peut-être mieux je pense que l’ensemble du gouvernement démissionne », a lancé Ali, un manifestant sur la place al-Nour, à Tripoli. « Les gens se sont réveillés », a ajouté le jeune homme de 24 ans, appelant à des élections parlementaires anticipées.
Des dizaines de milliers de Libanais se sont rassemblés samedi à travers le pays pour une troisième journée de manifestations inédites. Les rangs des manifestants n’ont eu de cesse de grossir à partir de l’après-midi, aussi bien dans le centre de Beyrouth qu’à Tripoli, deuxième ville du pays, mais aussi à Tyr, dans l’Akkar et à Baalbek.
Le pays subit une crise économique sans précédent, alors que la dette du pays culmine à plus de 86 milliards de dollars, soit 150 % du PIB.