Le gouvernement Akhannouch, qui a bouclé les frontières marocaines pour contenir la propagation du variant Omicron, rechigne encore à organiser le rapatriement de ses propres ressortissants. Mais il y a des exceptions.
Un vol spécial affrété par le gouvernement Akhannouch pour ramener la ministre Fatim-Zahra Ammor, du Rassemblement national des indépendants (RNI), a décollé ce 3 décembre, à destination de Madrid, selon les sources de Barlamane.com. Un traitement qui suscite la polémique alors plusieurs milliers de Marocains de l’étranger ont dû composer avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes décidées après l’apparition du nouveau variant Omicron.
Le gouvernement a décidé de suspendre «jusqu’à nouvel ordre» les vols réguliers à destination et en provenance de tous les pays du fait de la recrudescence de l’épidémie. Des vols spéciaux, soumis à l’autorisation des autorités compétentes, ont été organisés pour les personnes n’ayant pas pu regagner leurs pays. Si Fatim-Zahra Ammor a pu profiter de la sollicitude de son gouvernement, ses compatriotes bloqués à l’étranger, qui réclament des services consulaires marocains des «cellules d’accompagnement», restent livrés à eux-mêmes.
La ministre, depuis le 1ᵉʳ décembre, est à la tête d’une délégation considérable de plus de 40 personnes pour prendre part à l’ouverture à Madrid de la 24ᵉ assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), destinée à faire le point sur la reprise du secteur touristique mondial. Un long séjour d’environ une semaine, au frais du contribuable, qui engendre moult interrogations. Comble de dérision, alors que l’institution onusienne a appelé à l’«unité» et à la «solidarité» alors que la mise en place de nouvelles restrictions par de nombreux pays menace la reprise du secteur touristique, notamment au Maroc. La ministre Ammor a décidé d’opérer un contournement discret des recommandations des autorités et de rentrer au Maroc, alors que la population locale, qui tire l’essentiel de ses revenus du tourisme, est désolée et désemparée. La fermeture des frontières a bloqué la clientèle internationale qui afflue traditionnellement vers le Maroc dans cette période de l’année.
Pour le moment, on ne sait pas qui «assumera(it)» la prise en charge du coût de ce retour, sachant que les probables retours des Marocains bloqués à l’étranger se feraient aux frais des personnes concernées.