« Je ne vois pas d’objection dans la salle. Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté », c’est en ces terme que le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, président de la COP 21, a annoncé samedi en début de soirée l’adoption de l’accord international sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Après d’intenses et après débats durant une semaine, les délégués des 195 pays sont parvenus à élaborer « un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant » comme l’a qualifié le président de la COP 21 lors de la séance de présentation de cet accord historique.
L’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement de la planète sous le seuil des 2 °Celsius et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C », témoigne, selon les observateurs, d’une réelle prise de conscience de par le monde des dangers qui guettent la planète, même si les objectifs fixés à long terme demeurent faibles.
Le texte prévoit aussi la soumission ou l’actualisation tous les cinq ans de contributions nationales en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement de la planète. La révision de ces contributions ne pourra se faire qu’à la hausse.
Le président de la COP21 a précisé que la décision annexée à l’accord fixait à 100 milliards de dollars le « plancher » de l’aide climatique aux pays en développement pour l’après 2020 et prévoyait qu’un nouvel objectif chiffré devrait être défini au plus tard d’ici 2025.
L’accord prévoit également tous les cinq ans un bilan collectif des progrès réalisés dans la réduction des émissions de GES, afin de pouvoir réagir si les efforts sont insuffisants.
Le texte de l’accord a été loué par ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un pas encourageant dans la lutte contre le réchauffement climatique, et critiqué par ceux qui estiment notamment que les pays responsables du réchauffement ont promis trop peu d’aide pour résoudre ce problème, relève-t-on
Parmi les réactions à chaud à l’adoption de l’accord de Paris, celle du ministre sud-africaine de l’Environnement dont le pays préside le groupe le plus important, le G77″ Chine (134 pays), qui estime qu’il s’agit d’ ‘’un tournant vers un monde meilleur et plus sûr », ou encore celle de la ministre australienne, qui s’est réjouie au nom des pays développés de l’adoption de cet accord +historique+.
De son côté, le ministre de l’Environnement des Maldives et président du groupe des Petits Etats insulaires, a confié à l’agence France presse que « l’histoire jugera le résultat non pas sur la base de l’accord d’aujourd’hui, mais sur ce que nous allons faire à partir d’aujourd’hui ».
Autre réaction à cet événement +planétaire+, celle de la chancelière allemande qui assure qu’ « Il reste encore beaucoup de travail à accomplir », soulignant toutefois que l’accord « est un signe d’espoir ».
« Le problème n’est pas résolu », mais « l’accord de Paris (…) établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique », relève de son côté, le président américain
Les réactions des Organisations non gouvernementales (ONG) ne se sont pas faites attendre, en témoigne celle de Greenpeace, qui a estimé que l’accord marquait un « tournant » et reléguait les énergies fossiles « du mauvais côté de l’Histoire ».