La présidence marocaine de la COP22 qui se déroule à Marrakech, aurait-elle suscité la méfiance des pays participants en présentant un document officiel sans l’avoir négocié avec les parties ce qui, selon des sources consultées par EFE, rappelle à l’esprit les réunions opaques ayant marqué le sommet de Copenhague.
Le document auquel EFE affirme avoir eu accès, et intitulé « Appel à l’action climatique de Marrakech », est une déclaration de bonne intentions des pays à maintenir la volonté politique à laquelle est parvenue l’Accord de Paris.
Selon EFE, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar a confirmé l’existence d’un tel document qu’il compte soumettre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement mardi 15 novembre.
Le document qu’n’a pas été remis à la presse, ni publié sur Internet, sera le document officiel principal issu de la COP22, mais ne constitue aucunement un texte contraignant, ni un texte adopté légalement par la convention du changement climatique de l’ONU, car s’agissant seulement d’une initiative de la présidence marocaine, ajoute la même source.
Le fait que le document n’ait pas fait l’objet de négociations, ni rendu public suscite, selon EFE, une gène énorme au sein des groupes de négociation au sommet sur le climat, dont certains se disent inquiets du caractère « secret » que revêt la gestion par le Maroc de ce manifeste qui, jusqu’à vendredi, n’avait pas encore été soumis, aux parties, ce qui ne laisse aucune possibilité d’y apporter des modifications.
Certains, à l’instar du groupe des 48 pays les moins avancés (PMA) auraient, toujours selon EFE, déploré le fait que la présidence marocaine « tente de retourner aux pratiques de négociations à huis clos qui avaient provoqué l’échec du sommet de Copenhague, un échec qui a ensuite donné lieu à une système de négociations basé sur la transparence et l’inclusion.
Toujours selon EFE, des pays comme l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud et les groupes de négociations les plus puissants auxquels appartient d’habitude le Maroc-celui des pays africains, arabes et ceux du G77- ont exprimé leur mécontentement en raison du fait qu’ils n’ont pas été consultés et réclament d’y apporter des modifications en vue de son approbation.
Tosi Mpanu Mpanu, porte-parole du groupe des pays les moins avancés a déclaré à EFE qu’il est « inacceptable que le document souligne plus le rôle du secteur privé et des acteurs non gouvernementaux au moment où il doit soutenir les pays en développement dans leur transition vers une économie avec moins de carbone que celle des pays riches qu’on ne mentionne même pas ».
« Personne n’est content du texte », martèle pour sa part un négociateur de l’Union Européenne ayant gardé l’anonymat. Et d’ajouter: « ce document suscite de nombreuses doutes pour avoir été rédigé en marge de la négociation formelle. L’UE est prête à le soutenir pour préserver le pulse politique de l’action climatique, mais nous voulons que cette initiative du pays organisateur (le Maroc) soit quelque chose d’exceptionnelle et non pas une tendance pour les prochains sommets sur le climat ».
L’UE, poursuit la même source, a averti que si le texte souffre d’une quelconque altération par rapport à la version actuelle, elle exigera l’introduction des aspects qui manquent, comme les allusions à la transition vers une économie basse en carbone.