Le roi Mohammed VI a proposé ce mercredi à Marrakech aux dirigeants africains de « dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, une Afrique qui s’engage résolument sur la voie du développement durable ».
Lors d’un discours à l’ouverture du « Sommet Africain de l’Action », tenu en marge de la 22è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22, le souverain qui a pris l’initiative d’organiser ce rendez-vous africain, a a appelé l’Afrique à utiliser ses ressources, de manière optimale, en respectant les équilibres environnementaux et sociaux.
Le roi Mohammed VI a par ailleurs tenu à souligner l’existence entre le Nord et le Sud, d’une disparité de cultures en matière d’environnement qui, selon lui, a trait aux priorités et aux moyens.
Tout en réitérant que le temps de la colonisation est révolu, qu’une décision imposée ne peut être productive, Mohammed VI a rappelé que l’Afrique paie un lourd tribut dans l’équation «climat» et représente, sans aucun doute, le Continent le plus pénalisé.
En effet, la hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissent la biodiversité de notre Continent, détruisent ses écosystèmes et hypothèquent son progrès, sa sécurité, sa stabilité, a-t-il dit en faisant observer cependant que l’Afrique, qui constitue un concentré de toutes les vulnérabilités, n’émet que 4% des gaz à effet de serre.
Et le chef de l’Etat de rappeler également que l’Afrique compte déjà 10 millions de réfugiés climatiques, et qu’à l’horizon 2020, près de 60 millions de personnes seront déplacées du fait de la rareté de l’eau, si rien n’est entrepris dans ce domaine.
L’immense réserve d’eau douce, que constituait jadis le Lac Tchad, a déjà perdu 94 % de sa superficie, et est menacée d’assèchement définitif, a-t-il noté avant de préciser que 4 millions d’hectares de forêts, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, disparaissent chaque année. Il en est de même de l’agriculture, majoritairement de subsistance, qui emploie 60% de la main d’œuvre africaine, et dont les récoltes sont fortement perturbées ce qui menace hautement la sécurité alimentaire du continent.
Les rendements agricoles de notre Continent pourraient donc baisser de 20% à l’horizon 2050, au moment même où notre population aura doublé.
Quid des épidémies d’origine hydrique, qui causent annuellement de milliers de décès, et seront éradiquées, à la seule condition que soient créées des infrastructures de traitement des eaux usées.
Le roi Mohammed VI trouve impératif que l’Afrique s’exprime d’une seule voix, qu’elle exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, et qu’elle l émette des propositions concertées, en matière de lutte contre les changements climatiques.
Mohammed VI a enfin affirmé que le Royaume du Maroc, acteur engagé, dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales, est déterminé à renforcer sa contribution, à la défense des intérêts vitaux du Continent, aux côtés de ses pays frères et, bientôt, au sein de l’Union Africaine.
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