Responsables politiques, institutions onusiennes, diplomates, acteurs environnementaux de tous bords, scientifiques, organisations non gouvernementales (ONG) sont aujourd’hui activement engagés dans la préparation de la Conférence des Nations unies sur le climat et le développement (la COP 25) qui se tiendra au Chili en décembre.
«COP25» : le discret acronyme anglais est passé dans le sens commun, du moins médiatique. Symbole de la question du climat qui s’est introduite dans la vie internationale au début des années 90, avec la publication du premier rapport d’évaluation du Groupement intergouvernemental des experts pour le climat (GIEC), feuille de route destinée aux décideurs la synthèse des détails conçus sur les changements climatiques. 24 mois après, la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) était signée lors du Sommet de Rio en 1992.
Entrée en application en 1994, la CCNUCC a été depuis ratifiée par 196 pays après l’élargissement du noyau initial. Elle pose trois principes essentiels : Le principe de reconnaissance ; où chaque partie reconnaît les changements climatiques causés par l’accumulation des gaz à effet de serre ; le principe de réduction qui a pour visée de limiter à 2°C le réchauffement moyen par rapport à l’ère préindustrielle, et le principe de responsabilité globalisante, qui tranche avec une interprétation binaire pour calculer de façon transparente les émissions des pays émergents, des pays pétroliers et gaziers, et des pays peu avancés dans le jeu de la négociation climatique.
Le Chili souhaite assurer, face à un problème mondial qui requiert l’action commune, la coordination et la complémentarité des différents acteurs en jeu. Le pays aspire à surmonter le décalage entre attentes et engagements et à appeler la communauté internationale à démontrer une “volonté plus forte” en faveur de l’environnement, en plus d’instaurer un mode de gouvernance efficace de la question climatique.
Pour le chef de l’État chilien Sebastián Piñera, la COP25 “constituera une formidable opportunité pour le Chili et le monde entier de prendre conscience que le temps presse et que les objectifs deviennent de plus en plus urgents et nécessitent davantage d’ambition et davantage de force”. Il a déclaré en mai que le Chili deviendrait “un pays vert”, où toutes les institutions, y compris l’armée, s’engageront à mener des politiques dans le long-terme qui aideront à la conservation et la préservation de la planète.
“Le Chili et l’État du Chili peuvent faire beaucoup, bien que nous ne représentions que 0,25% des émissions de la planète en CO2. Le Chili est l’un des 10 pays les plus vulnérables au changement climatique et il remplit sept des neuf conditions de vulnérabilité”, a-t-il ajouté.
De son côté, le gouvernement chilien avait annoncé, fin mai, l’émission d’un “emprunt vert” d’une valeur estimée à 1,5 milliard de dollars pour financer des projets respectueux de l’environnement.
“Il s’agit de la première obligation verte souveraine à être émise dans la région”, a déclaré le ministre des Finances, Felipe Larraín. La décision de décarboniser la matrice énergétique a été unanimement saluée. En juin, le président Sebastián Piñera a annoncé la fermeture de huit centrales à charbon d’ici à 2024 parmi les 28 qui existent.
Le Chili fait face au changement climatique en raison notamment de ses vastes zones côtières à basse altitude et de ses nombreuses terres arides. Il a accepté à prendre des engagements de réduction d’émissions avec mise en œuvre d’un dispositif inédit. Pour éviter que la COP25 ne devienne une simple chambre d’enregistrement, consignant des promesses volontaires déposés par les nations sans homogénéisation des démarches garantissant leur matérialité, le Chili compte remette sur la table des négociations la question des incitations commerciales et de la tarification des substances polluantes.
Pour plus de flexibilité dans la prise de décision, et une reconfiguration entière des relations climatiques; le Chili accueillera du 2 au 13 décembre prochain la COP 25, un événement qui réunira des ministres et des chefs d’État de près de 190 pays afin de promouvoir des engagements ambitieux en faveur de la protection et de la préservation de la planète.
L’organisation de la COP25 au Chili a été concrétisée par les États réunis à la COP24 à Katowice en Pologne suite au désistement du Brésil qui a motivé sa décision par des “restrictions budgétaires”.