On savait des organisations dites de droithommistes exceller dans leur sport favori : la rédaction de rapports biaisés sur des pays comme le Maroc pour ne citer que ce cas précis qui nous concerne. On savait également que la plupart de ces « rapports » douteux sont rédigés à la hâte dans des salons feutrés loin de tout travail sur le terrain. Mais ce qu’on ignorait jusqu’à la sortie, le 23 avril dernier, du « blockbuster » du Département d’état sur la situation des droits de l’homme au Maroc, c’est l’effort déployé par ses auteurs qui, le moins que l’on puisse dire, frise la paresse…où la mauvaise foi.
Outre le fait qu’il soit qualifié par Rabat de « véritablement scandaleux », ce qui a valu à l’ambassadeur d’ « Uncle Sam », d’être convoqué par le MAEC, ce rapport bat le record de tous ceux rédigés ces dernières années. Un simple survol de cet amas de littérature nous renseigne sur la pratique, oh combien adulée par les paresseux qui ont un faible pour le copier-coller, l’arme fatale de la technologie de Microsoft qui leur facilite tellement la tâche.
Nos chers rédacteurs du rapport du « tout puissant » State Department, rapport puisé on ne sait où, ont vite compris que pour un pays « bananier » comme le Maroc, pas la peine de se creuser les méninges, fouiner et renifler, chaque année, pour chercher la petite bête. Il suffit de taper sur le clavier pour qu’apparaisse ce messie qu’est Google prêt à éclairer leur lanterne et leur proposer tout un menu du réchauffé à la carte. Vient ensuite la formule magique qu’est le copier-coller et le tour est joué. Le plat est donc prêt à servir. C’est ce qui s’est passé avec ce dernier rapport et les chiffres obstinés le prouvent.
Le résumé donc de ce document 2015 comprend 355 mots dont 272 ont subi la méthode copier-coller, comparé à celui de 2014 et 231 par rapport au précèdent (2013). Et on ne parle ici que du résumé. On se demande ce qu’il en est du rapport tout entier.
Bref, « the Devil Is in the detail » (le diable est dans les détails) aiment dire les américains. Eh bien on leur laisse le soin de le découvrir, peut-être dans la crédibilité, ou plutôt, dans la mauvaise foi des auteurs dudit rapport. « What else ? » (quoi d’autre), comme dirait George Clooney.