Tout juste élu, le président Moon Jae-in a annoncé mercredi le gel du déploiement du système de défense antimissile américain, Thaad (Terminal High Altitude Area Défense) sur le sol de la Corée du sud. Il repositionne ainsi son pays dans le conflit qui oppose les États-Unis à son voisin nord-coréen
Quatre nouveaux lanceurs antimissiles du système Thaad se retrouvent donc bloqués sur une base militaire américaine de Corée du sud. Ils sont l’objet de vives tensions entre la nouvelle présidence et l’armée sud-coréenne qui s’était entendue tacitement avec les forces américaines pour faire rentrer les lanceurs dans le pays sans en informer le nouveau président.
Officiellement due à des préoccupations écologiques, la décision de Moon rompt avec la direction prise par l’ex-présidente qui avait engagé le déploiement du bouclier sur le sol coréen en 2016.
Cet incident a mené à la démission d’un haut responsable du ministère de la Défense. Il souligne aussi les limites du traité de sécurité entre les deux pays datant de la guerre de Corée, mais surtout marque le tournant diplomatique engagé par le nouveau président démocrate sud-coréen
À noter qu’avec cette décision, le nouveau président cherche surtout la levée des sanctions économiques imposées par la Chine. Pékin considère que le déploiement de ces deux premiers lanceurs du Thaad représente une menace pour ses propres systèmes de missiles et un risque d’espionnage de la part des Américains que la Chine ne veut pas voir s’approcher si près de ses frontières.
Le président sud-coréen, lui, cherche à renouer le dialogue avec le voisin chinois, et envisage aussi une discussion future avec Pyongyang, comme il l’avait annoncé tout au long de sa campagne.