Le Maroc monte en régime pour réaliser les tests détectant la maladie à coronavirus, avec « 2.000 tests » classiques a déclaré lundi le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb. Un chiffre peu ressenti dans la réalité.
Intervenant dans l’hémicycle pour détailler les dispositifs engagés par la pouvoirs publics afin de circonscrire la propagation de l’épidémie, le ministre a indiqué hier que « l’indice de contagiosité a baissé de 3 à moins de 1 », affirmant que « le taux de 5% de cas de décès est un bon chiffre ». 5%, à en croire des sources médicales nationales, ne l’est certainement pas ; bien que non critique. elles s’accordent à dire qu’un chiffre entre 0 et 3% peut être considéré comme non inquiétant.
L’état d’exception doit se poursuivre et la sortie du confinement sera graduelle, a dit le ministre. « Nous sommes passés de 1.000 à plus de 2.000 tests par jour et nous allons augmenter ce chiffre », a-t-il affirmé. Alors que les scientifiques insistent pour mettre en place un dépistage massif du nouveau coronavirus afin de pouvoir détecter sa résurgence et réagir plus vite le cas échéant, le chiffre donné par Ait Taleb ne reflète pas la réalité, même si la quantité des tests effectués monte en échelle.
Dans les faits, entre vendredi 17 avril où 12.253 au total ont été annoncés et lundi 20 avril où le décomptage affichait 16.383 tests par exemple, force est de reconnaître que « seulement » 3.345 ont été effectués en 72 heures. Jeudi 16 avril, les tests réalisés depuis le début étaient au nombre de 11.433 et la veille, mercredi 15, au nombre total de 10.392, un nombre de 1.041 tests enregistrés uniquement. En somme, seulement 50% des tests déclarés par le ministre de la Santé sont effectués. A moins qu’il ne dispose de chiffres que son propre département n’annonce pas officiellement dans la sortie médiatique de 18h chaque jour ?
Remontons dans le temps. Vendredi 10 avril, au matin, soit il y a 10 jours, le nombre total des tests effectués depuis que le Maroc a commencé le dépistage ne dépassait pas 6.854, soit un peu plus de la moitié de ce qui a été réalisé à aujourd’hui. Si les laboratoires ont renforcé leur capacité de diagnostic de manière exponentielle, le chiffre des 2.000 tests n’est pas encore palpable.
Pour le moment, le mystère plane encore sur la généralisation du dépistage rapide. Ces dernières semaines, des voix se sont élevées au Maroc pour critiquer un nombre de tests trop faibles, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis l’accent sur leur place centrale dans la lutte contre la maladie.