Face au coronavirus, le Maroc renforce sa protection du tissu social et économique. La Chine et les Etats-Unis, eux, malgré leur rivalité, «doivent s’unir contre l’épidémie», a souligné le président chinois lors d’une conversation avec son homologue américain.
La propagation de la pandémie continue à s’accélérer et à gravement affecter l’économie mondiale. Malgré des mesures de confinement sans précédent affectant plus de 3 milliards de personnes sur la planète, le nouveau coronavirus a désormais infecté plus d’un demi-million de personnes dans le monde.
Le Maroc entend injecter des dizaines de milliards de dirhams pour soutenir l’économie nationale et le tissu social. Le Royaume, qui multiplie mesures et décisions pour contenir la menace sanitaire pendant des semaines, compte accorder des aides massives aux entreprises et collectivités pour leur donner une chance de surmonter la conjoncture. Les mécanismes de ce dispositif seront bientôt dévoilés.
Bruxelles, elle, entend encourager l’accueil de patients dans des pays dont le système hospitalier est moins surchargé, évoquant «une solidarité en action». Des malades français ont, notamment, déjà été accueillis en Allemagne et au Luxembourg.
Malgré leur rivalité, la Chine et les Etats-Unis «doivent s’unir contre l’épidémie», a souligné le président chinois, Xi Jinping, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue américain.
Ce message d’apaisement intervient après des semaines de joutes verbales entre Pékin et Washington. Un responsable chinois avait laissé entendre que le virus avait peut-être une origine américaine, tandis que Donald Trump et ses proches se complaisaient à souligner le caractère «chinois» du virus et se plaignaient d’avoir été mal informés de la gravité de l’épidémie.
La Russie fermera à partir de samedi tous les cafés et restaurants du pays pour limiter la propagation, a annoncé vendredi le premier ministre.
Le nouveau coronavirus a déjà tué au moins 24.663 personnes dans le monde, dont les deux tiers en Europe, où plus de 290.000 cas sont officiellement diagnostiqués, selon un comptage réalisé vendredi 27 mars. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
En France, le bilan a atteint près de 1 700 morts, l’épidémie continue de s’aggraver avec 365 décès enregistrés à l’hôpital en vingt-quatre heures.
L’Espagne, devenue la veille le deuxième pays le plus touché au monde devant la Chine en nombre de morts, a enregistré 769 nouveaux décès en 24 heures, un nouveau record dans le pays qui porte à 4 858 le nombre total de personnes tuées par la pandémie, selon le dernier bilan des autorités vendredi.
L’Iran a annoncé vendredi 144 nouveaux décès, portant le bilan à 2 378 morts dans ce pays, l’un des plus touchés par cette épidémie. Le Royaume-Uni a quant à lui pour la première fois dénombré 100 morts en une journée.
Si l’épidémie semble endiguée en Chine (avec 55 nouveaux cas de Covid-19, dont 54 «importés» de l’étranger), le pays a décidé de fermer ses frontières à la plupart des étrangers et de réduire drastiquement ses vols internationaux à partir de samedi, voyages d’affaires mis à part.
Conséquence des mesures de confinement sans précédent : le monde est à l’arrêt et l’économie plonge. L’ONU prévoit par exemple une chute de 20 à 30 % du tourisme international en 2020, par rapport à 2019. La dernière grande crise économique avait entraîné une baisse de 4 % du tourisme en 2009. Les dirigeants du G20 ont promis d’injecter 5 000 milliards de dollars pour soutenir l’économie mondiale, menacée par la pandémie.
Les membres de l’Union européenne (UE) ont, eux, accepté d’examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée. Ces nouvelles propositions ont été imposées par l’Italie et l’Espagne, qui ont réclamé une riposte économique «forte et adéquate» de la part des Vingt-Sept.
Une équipe de chercheurs australiens a entrepris de tester à une large échelle un vaccin utilisé depuis des décennies contre la tuberculose. Le test du BCG concernera un total de quelque 4 000 personnels soignants dans les hôpitaux australiens pour vérifier sa capacité à réduire les symptômes du Covid-19, ont précisé les chercheurs de l’Institut Murdoch à Melbourne. Des tests similaires vont également être conduits dans d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni.