Plongeon des économies, mesures sanitaires en ordre dispersé et bilan humain toujours plus lourd : les effets de l’épidémie de coronavirus vont se faire sentir pendant des « décennies », prédit l’OMS, alors que pointe déjà une bataille des vaccins.
Six mois après avoir décrété l’urgence mondiale, le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est réuni vendredi pour évaluer la pandémie. « Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n’en voit qu’une par siècle, et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
A ce jour, la contagion s’est étendue à 17 millions de personnes dans le monde et a fait au moins 673.909 morts. En sinistre position de tête, les Etats-Unis comptent 153.268 morts dont 1442 vendredi, un décès toutes les minutes. Au 2e rang vient le Brésil, avec 91.263 morts, puis le Mexique qui a accusé un nouveau record de plus de 8000 contaminations en 24 heures vendredi et 46.688 décès jusqu’ici. Le Royaume-Uni suit de près avec 46.119 morts. La Colombie, 4e pays d’Amérique du Sud le plus touché, a dépassé le cap des 10.000 décès vendredi, tandis que le Vietnam et les Fidji ont annoncé chacun leur premier mort. Sur le front médical, signe de la compétition intense entre les Etats, les alliances se multiplient pour s’assurer un accès à un futur vaccin anti Covid-19 et les rivalités surgissent.
Sur le plan économique, les statistiques mondiales, plombées par les restrictions et mesures de confinement dans de nombreux pays, donnent le tournis. La zone euro a enregistré au deuxième trimestre un plongeon historique de 12,1% de son PIB, a annoncé vendredi l’Office européen de statistiques. En France, la chute du 2e trimestre est de 13,8%, en Espagne de 18,5%, en Allemagne, moteur économique de l’Europe, de 10,14%. Aux Etats-Unis, le confinement a entraîné un effondrement du PIB de 32,9% pendant la même période en rythme annualisé. Par rapport au deuxième trimestre 2019, la baisse est de 9,5%.