Qu’en est-il de la situation des personnes handicapées en ces temps de crise liées au coronavirus ? La question se pose d’elle-même d’autant plus que cette catégorie de personnes vulnérables n’a presque pas été citée, et très peu prise en considération, lors de l’élaboration des mesures préventives liées au coronavirus.
La situation des personnes handicapées n’a été que très peu prise en considération lors de l’application de certaines mesures de prévention, comme la fermeture des écoles par exemple. Preuve en est l’allocution télévisée du chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani, lors de laquelle il détaille le programme d’éducation à distance mis en place pour cette période. Un programme qui exclut les personnes en situation de handicap, notamment celles avec des déficiences visuelles, ou celles en grand besoin d’assistance. La réponse d’El Othmani lors de son passage télévisé est la suivante : « le gouvernement a aussi prévu des séances de soutien pour les élèves qui ne vont pas profiter de l’enseignement à distance juste après le retour en classe ».
Le 28 mars dernier, Jamila El Mossali, ministre de la solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille a appelé les associations partenaires dans l’appui à la scolarisation des personnes en situation de handicap à assurer la continuité de certains services à distance, dans le cadre de « la permanence éducative ». Comme à son habitude, El Mossali, connue pour son inefficacité dans la gestion des affaires des personnes handicapées, se décharge de cette responsabilité, et la fait porter aux associations.
Ces associations ont la tâche d’assurer un programme d’action, qui vise à assurer la communication avec les enfants en situation de handicap et leurs parents et leur fournir des activités pédagogiques à réaliser à la maison, à garder le contact avec les spécialistes en matière de rééducation et de qualification fonctionnelle en prodiguant des conseils d’orientation au profit des personnes à mobilité réduite et ceux qui ont des troubles de langage. Encore faut-il que ces associations bénéficient également de soutien financier, afin de continuer à mener leurs activités en ces temps de crise financière. Bien qu’en réalité, le ministère de l’Education nationale n’aurait pas dû faire l’impasse sur les personnes en situation d’handicap, lorsqu’il élaborait son plan d’action.
En ce qui concerne la distribution d’allocations familiales pour soutenir les familles ayant perdu leur emploi ou leur sources de revenu, les personnes en situation d’handicap n’ont pas été prises en considération. A supposer qu’une famille compte un ou plusieurs membres handicapés, celle-ci a naturellement besoin de plus de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins (couches, médicaments particuliers, accessoires médicaux ou paramédicaux…). Ces paramètres n’ont pas été pris en considération par les ministères en charge. Pour tenter de joindre les deux bouts, les familles de personnes handicapées peuvent encore compter sur le soutien d’associations ou de bienfaiteurs, mais de pas du gouvernement, qui semble omettre les spécificités de cette catégories de personnes et leurs besoins.






