Jusqu’à présent, le Comité de veille économique n’a pas pris de mesures au profit des entreprises qui ont subi une baisse d’activité mais qui maintiennent une partie de leurs salariés au travail, rapporte l’économiste dans son édition du jour.
En pleine crise du coronavirus, plusieurs acteurs économiques du secteur privé préfèrent ne pas suspendre leurs activités. Et ce, afin de garder le maximum d’emplois dans ces moments difficiles. Plusieurs entreprises, qui ne sont pas en arrêt d’activité, s’interrogent : les employés peuvent-ils cumuler un salaire pour tous les jours travaillés et l’indemnité coronavirus afin de garantir un revenu de 2.000 dirhams ?
Plusieurs responsables assurent que l’esprit de la mesure qui concerne les indemnités forfaitaires est tout autre. En effet, cette indemnité est réservée aux salariés qui sont en arrêt temporaire, ceux qui ne sont pas licenciés et qui ne reçoivent aucune rétribution de l’entreprise. Si le salarié reçoit une rémunération de son employeur, il ne peut en parallèle bénéficier de indemnité. Le système de proportionnalité n’est pas prévu par ce dispositif, souligne l’économiste. Une position critiquée par des chefs d’entreprise. « C’est un non-sens. La proportionnalité de l’indemnité au nombre de jours travaillés soulagera le Fonds spécial et permettra aux entreprises de préserver l’emploi. Sinon, nous risquons de nous retrouver face à des abus », indique un chef d’entreprise au quotidien.
Par ailleurs, la philosophie globale des mesures en faveur des salariés, mises en place par le Comité de veille économique est la préservation de l’emploi. Les entreprises sont obligées de reprendre les salariés, en arrêt temporaire, une fois la crise terminée, indique l’économiste. Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie et des Finances, l’a également confié. Sauf que les conditions dans lesquelles ces salariés seront réintégrés ne sont pas fixées : faut-il y aller progressivement en fonction de l’activité ? Dans ce cas, ceux qui ne seront pas réintégrés tout de suite vont-ils être de nouveau indemnisés le temps que l’activité reprenne ? Les entreprises peuvent-elles s’appuyer sur l’article 185 du Code du travail sur la réduction du temps de travail et des salaires? Les entreprises qui ne pourront pas reprendre tous les effectifs peuvent-elles recourir au licenciement et appliquer les dispositions prévues par le Code du travail? Autant d’interrogations suspendues à la publication d’un décret-loi qui doit lever les zones d’ombre et donner une base juridique à la mesure sur l’indemnisation des salariés mise en place en raison de l’urgence de la situation.