Pour le guide de l’organisation à forte tonalité religieuse, Al Adl wal ihsane (Justice et bienfaisance, mouvement islamiste), C’est le déchaînement de certaines grandes forces ayant pour but d’éprouver la nature humaine qui a engendré le coronavirus.
Les grandes calamités, telle la pandémie de maladie à coronavirus, ont pour effet, globalement, de laisser prédominer l’égoïsme et l’instinct de conservation à un point qui efface tout autre sentiment : ruée sur certains rayons des magasins, bouffée acheteuse, négligence des devoirs envers les autres et recherche désordonnée des plaisirs comme les rassemblements tenus malgré les consignes, et enfin un faux esprit de pénitence incarné par [jamaat] al-‘Adl wal–Ihsâne (Jaoi, mouvement islamiste).
Mohamed Abbadi, chef de l’organisation, voit dans la propagation du SRAS-CoV-2 sur le territoire marocain une manifestation de la colère du ciel. Une sortie, effet combiné des vieilles superstitions et de l’épouvante. Tandis que les ravages du Covid-19 rend les hôpitaux trop étroits pour la foule des contaminés, des passions infernales déchaînées ajoutent de nouvelles douleurs aux douleurs universelles, et toutes les fureurs de l’idéologie de la Jaoi aux fureurs de la nature.
«Le coronavirus est un soldat de Dieu» tonne «le guide» sur les colonnes de Assabah, ce matin. Au milieu de tant de peurs et d’appréhensions, alors que tous les liens sociaux sont en train de se rompre, Abbadi prouve encore qu’aucune amélioration dans les mœurs publiques de son mouvement n’est possible. Tandis que les autorités marocaines, témoins d’une épidémie meurtrière qui sème l’épouvante et la crainte multiplient les mesures pour l’endiguer, Al Adl wal Ihsane souhaite voir les morts s’amonceler pour punir les humains qui ont oublié leur créateur. Pour guérir les malades, Il suffit de se plier aux commandements divins, annonce ce « guide » en se livrant sans freins à ses égarements funestes.
Quelque dangereuse que paraît la contagion le traitement pouvant en entraver la marche fatale est en cours de fabrication, tandis que chez la Jaoi, l’on fait des déclarations publiques d’un goût douteux, en toute impunité.